Tunisie : Slim Halouani, un dermato sur les réseaux

Praticien multidiplômé, le Tunisien Slim Halouani connaît un immense succès sur les réseaux sociaux, où il prodigue ses conseils et encourage la prévention.

Sa page Facebook totalise quelque 13	000 likes. © Facebook

Sa page Facebook totalise quelque 13 000 likes. © Facebook

KATIA TOURE_perso

Publié le 7 novembre 2018 Lecture : 2 minutes.

Slim Halouani joue désormais la prudence avec les médias. C’est qu’un récent article de presse, où il était dépeint comme « médecin-instagrammeur » le jour et jet-setteur la nuit, a bien failli lui valoir une radiation de l’ordre des médecins tunisien.

Pourtant, sa page Instagram, ouverte en 2015 et flanquée du numéro de téléphone de son cabinet privé de Tunis, continue d’étaler le spectacle de sa vie quotidienne tout en présentant diverses publications pédagogiques. Il y donne des conseils pour prévenir l’acné et les rides, y décrit les différents types de cernes ou y explique ce qu’est exactement le VIH. Sur sa page Facebook, likée par près de 13 000 personnes, il est possible de retrouver ses interventions sur Radio IFM, où il a été invité à tenir une chronique santé au début de 2018.

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Prévention sur les réseaux sociaux

Le médecin dermatologue prodigue des conseils et encourage la prévention sur les réseaux sociaux. « Je ne suis pas le seul, dit-il. La pratique est très en vogue. » L’idée lui est venue au début de ses études en « médecine esthétique », après avoir constaté que ses patients ne s’y retrouvaient pas dans les différents traitements. Par exemple, en matière d’injection de toxines botuliques, le botox n’est pas le seul produit existant.

En juillet 2015, l’ordre des médecins tunisien a précisé les règles déontologiques concernant l’utilisation des supports numériques par les médecins. Une charte de 26 articles dont le premier stipule que « le médecin est autorisé à utiliser un site web professionnel individuel ou son équivalent sur les réseaux sociaux pour […] fournir des informations concernant son activité professionnelle et sa discipline, entrer éventuellement en contact avec ses patients et, enfin, donner un avis médical ».

Chirurgie esthétique

Pour Slim Halouani, il s’agit d’une réponse à une société de plus en plus digitalisée. « Nous sommes encouragés à utiliser ces outils pour rendre l’information médicale accessible à ceux qui ne comprennent pas le jargon scientifique », précise le multidiplômé en médecine anti-âge, en statistiques et médecine préventive, en dermatologie pédiatrique et en dermatologie infectieuse et tropicale.

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« Le but de ma présence sur les réseaux sociaux n’a jamais été de faire de la publicité. Je n’ai jamais été financé par des marques. » Halouani a pourtant fait l’objet de plusieurs plaintes déposées au conseil de l’ordre des médecins tunisien pour pratique antidéontologique. « J’ai été attaqué par mes confrères dermatologues qui ont du mal à accepter ce type de méthodes. »

Finalement, ces plaintes ont été classées sans suite, le conseil appréciant la portée éducative des publications. Le recours à la médecine et à la chirurgie esthétiques est une tendance occidentale qui s’est emparée des pays du Golfe avant de s’étendre à tout le monde arabe. « En Tunisie, il y a eu un boom en quinze ans, poursuit Halouani. Aujourd’hui, les médecins tunisiens jouissent d’une renommée internationale. »

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