Algérie : et si Abdelaziz Bouteflika renonçait ?

Ses proches assurent que, malgré son état, le président Abdelaziz Bouteflika sera candidat à sa succession. Mais si, à six mois de la présidentielle et une fois de plus, il surprenait tout le monde ? Plusieurs scénarios seraient alors possibles.

Une affiche de Bouteflika sur un arrêt de bus, place la grande poste Alger,  Alger le 13 novembre 2018 © Louiza AMMI pour ja

Une affiche de Bouteflika sur un arrêt de bus, place la grande poste Alger, Alger le 13 novembre 2018 © Louiza AMMI pour ja

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Publié le 22 novembre 2018 Lecture : 7 minutes.

Abdelaziz Bouteflika en mai 2017. © Sidali Djarboub/AP/SIPA
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Algérie : et si Abdelaziz Bouteflika renonçait à se présenter ?

Ses proches assurent que, malgré son état, le président Abdelaziz Bouteflika sera candidat à sa succession. Mais si, à six mois de la présidentielle, il surprenait tout le monde ? Plusieurs scénarios seraient alors possibles.

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C’est une confidence faite par Mohamed-Cherif Messaadia, cacique parmi les caciques du FLN, à son cardiologue au début des années 2000, et que le temps ne dément pas : « Bouteflika, c’est d’El Mouradia à El Alia [cimetière de la banlieue d’Alger où sont enterrés les dignitaires du régime] sans escale. Personne ne le délogera. » La formule est savoureuse. Près de deux décennies plus tard, elle confine à la divination. La prophétie se vérifie davantage encore, maintenant que l’option d’un cinquième mandat sonne comme une évidence pour les soutiens politiques d’Abdelaziz Bouteflika, toujours en poste, quand Mohamed-Cherif Messaadia lui s’est éteint en 2002…

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« Ma maîtresse, c’est le pouvoir. J’ai trop fait pour sa conquête pour me la laisser ravir ou souffrir même qu’on la convoite. Quoi que vous disiez que le pouvoir m’est venu de lui-même, je sais ce qu’il m’a coûté de peines, de veilles et de combinaisons. » La confession est de Napoléon Bonaparte, en novembre 1804, quelques semaines avant son sacre. Abdelaziz Bouteflika aurait pu la faire sienne, lui qui cite parfois l’empereur français.

Un mandat à vie ?

Au crépuscule de son existence, reclus dans sa résidence médicalisée de Zeralda, très éprouvé par les séquelles de sa maladie dont les images diffusées le 1er novembre n’ont rien caché, quel dernier souhait lui reste-il ? « Finir comme Boumédiène, répond l’une de ses connaissances. Le cercueil transporté sur un char de l’armée, des funérailles nationales et les hommages de la nation et de l’étranger. » Mourir en tant que président en exercice.

Depuis sa prise de pouvoir en 1999, il aura tout fait, tout calculé pour durer. Autant dire que la probabilité qu’il renonce de son propre chef à se représenter en avril prochain est proche de zéro. Et ce n’est faire preuve ni de cynisme ni de sarcasme que de dire que seul le cycle naturel de la vie mettra un terme à sa présidence. Ainsi, un nouveau mandat ne serait pas le cinquième, mais un mandat à vie. Ses partisans ne disent pas autre chose quand ils parlent de « poursuivre sa mission ».

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