Maroc – Aïcha El Khattabi : « Armstrong, Hassan II et mon père »
À près de 80 ans, la fille d’Abdelkrim partage volontiers ses souvenirs et ses opinions. Récemment, elle a plaidé la grâce des manifestants du Hirak auprès du roi. Rencontre.
« I touch your lips… » Dans un anglais parfait, Aïcha El Khattabi entonne du Louis Armstrong… « Imagine la tête du héros de la bataille d’Anoual quand sa fille lui a dit : je veux aller à l’école américaine pour apprendre l’anglais et comprendre la chanson Kiss of Fire. » La petite dernière d’Abdelkrim El Khattabi rit encore de son insolence adolescente. À près de 80 ans, la fille du guérillero rifain dit parfois qu’elle « perd la tête », mais elle n’a pas oublié les paroles de sa chanson préférée.
Aïcha est née sur l’île de La Réunion, où sa famille a été contrainte à l’exil par les Français en 1926. Elle se souvient à peine de cette fameuse nuit de 1947 durant laquelle son héros de père, embarqué vers la France, profite d’une escale dans le canal de Suez pour échapper aux colons et trouver asile en Égypte. « Je dormais, un homme me portait dans ses bras… », se remémore-t-elle, assise dans sa maison, à Casablanca, la « villa Anoual ». Du nom de cette ville du nord du Maroc où Abdelkrim humilia les Espagnols en 1921
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