Dix choses à savoir sur Mohamed Rabie Khlie, le directeur de l’ONCF au Maroc

Il dirige l’Office national des chemins de fer (ONCF) du Maroc depuis 2004 et a survécu à toutes les crises qu’a connues l’entreprise. Itinéraire d’un homme aux nerfs d’acier.

Le directeur général de l’ONCF, en poste depuis 2004, souvent décrit comme modeste et timide, a su mener à bien le lancement de la LGV. © Revelli-Beaumont/SIPA

Le directeur général de l’ONCF, en poste depuis 2004, souvent décrit comme modeste et timide, a su mener à bien le lancement de la LGV. © Revelli-Beaumont/SIPA

fahhd iraqi

Publié le 22 novembre 2018 Lecture : 2 minutes.

• Ligne à grande vitesse

Ce 15 novembre, il occupe le devant de la scène, entre Mohammed VI et Emmanuel Macron, à l’occasion de l’inauguration de la ligne à grande vitesse qui reliera Tanger à Casablanca. Un projet colossal qu’il a vu naître et dont il a suivi toutes les étapes pendant près d’une décennie.

• Budget dépassé

Il ne cesse de répéter que cette première liaison à grande vitesse en Afrique est « la LGV la moins chère au monde ». Pourtant, le projet a coûté environ 23 milliards de dirhams (2,1 milliards d’euros) et a dépassé de 15 % son budget initial.

la suite après cette publicité

 • De cheminot à grand patron

Il intègre l’ONCF en 1987 pour y accomplir son service civil. Puis y fait toute sa carrière, jusqu’à en devenir le directeur général en 2004, après plus de deux ans d’intérim destinés à assurer la continuité de la gestion de Karim Ghellab, son prédécesseur.

• Ponctualité

Il passe pour être ponctuel au bureau. Difficile d’en dire autant des trains de sa compagnie… Des statistiques, qui ont fuité, ont révélé un taux de retard de 80 %. Il en va de même pour les grands chantiers de l’ONCF, qui s’achèvent souvent avec des mois de retard.

 • Automatisation

Malgré les deux drames ferroviaires survenus en 2018 (13 morts au total), il parvient à tirer son épingle du jeu et à conserver son poste. Le déraillement d’un train à Bouknadel, en octobre, a été attribué au conducteur, qui n’aurait pas respecté la signalisation. Pourtant, l’ONCF pâtit du retard de certains investissements : en 2014, déjà, Khlie annonçait un vaste programme d’automatisation « pour minimiser le risque d’erreurs humaines ».

• Réservé

Son entourage professionnel le qualifie de « modeste et humain ». Ses anciens camarades le décrivent comme un garçon timide qui ne fait pas de vagues. Réservé en public, ce Tangérois limite ses sorties médiatiques au strict minimum.

la suite après cette publicité

• Corporatiste

Il a intégré l’École Mohammadia d’ingénieurs (EMI) par défaut – son père, fonctionnaire au ministère de la Culture, ayant désapprouvé son choix de poursuivre ses études à l’étranger. Plus de trente ans plus tard, sa garde rapprochée est principalement issue de cet établissement, et il a même présidé son influente association des anciens.

• Hyperactif

Il représente le Maroc dans presque toutes les associations ferroviaires mondiales. Il a ainsi occupé de nombreux postes à responsabilité au sein de l’Organisation intergouvernementale pour les transports internationaux ferroviaires, de l’Union arabe des chemins de fer et de l’Union internationale des chemins de fer d’Afrique.

la suite après cette publicité

 • Filière industrielle

Le dynamisme de l’ONCF et les 50 milliards de dirhams investis ont été une véritable locomotive pour le développement d’une filière industrielle dans le royaume, avec la contribution d’entreprises internationales, comme le consortium Alstom-Bombardier Transport.

• Adieu à La Mamounia

Sa compagnie est propriétaire du palace La Mamounia, à Marrakech, où ont séjourné plusieurs hauts responsables et amis du Maroc. Mais l’ONCF devra se séparer de ce joyau de l’hôtellerie, qui figure sur la liste des entreprises à privatiser.

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image