Transport de voyageurs : au Maroc, Air Arabia se pose en concurrent du rail

La mise en service de la ligne à grande vitesse n’a offert qu’un court moment de répit au patron de l’Office national des chemins de fer (ONCF). Face à ses trains, Mohamed Rabie Khlie voit se profiler un concurrent aussi féroce qu’inattendu : Air Arabia.

Mohamed Rabie Khlie (directeur général de l’ONCF) et Laila Mechball (directrice générale d’Air Arabia Maroc). © Montage JA

Mohamed Rabie Khlie (directeur général de l’ONCF) et Laila Mechball (directrice générale d’Air Arabia Maroc). © Montage JA

Publié le 27 novembre 2018 Lecture : 1 minute.

La compagnie émiratie qui a fait du marché marocain l’un de ses objectifs prioritaires veut augmenter son nombre de lignes dans le royaume, au départ de dix villes dont six sont desservies par le réseau de l’ONCF.

Laila Mechbal, la directrice générale d’Air Arabia Maroc, entend proposer des prix très compétitifs et des vols à des horaires avantageux qui permettent de faire l’aller-retour dans la journée. Ses tarifs sont en moyenne moins chers que les billets de train de première classe et des wagons-lits. Un trajet allant de Nador, située dans le nord-est du pays, à Casablanca, sur la côte atlantique, coûte 300 dirhams (27 euros) et dure dix heures, quand il ne prend qu’une heure à bord d’un Airbus A320 d’Air Arabia.

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Défiance marocaine envers le rail

« La compagnie participe ainsi à rendre plus accessibles les voyages intérieurs à destination de villes et territoires qui proposent un patrimoine riche, des possibilités d’affaires et des activités de loisirs », argumente la jeune dirigeante.

En plus de ce rival, l’ONCF doit faire face à une certaine défiance de la part des Marocains, lassés des retards incessants et inquiets pour leur sécurité après le déraillement qui a causé la mort de sept personnes, le 16 octobre. Le patron de l’ONCF, qui mise sur le lancement du TGV marocain pour redorer son image, a dernièrement fait une série d’annonces pour tenter de rassurer l’opinion publique.

>>> À LIRE : Maroc : le déraillement meurtrier de Sidi Bouknadel suscite des interrogations sur l’état du réseau ferroviaire

Il a ainsi promis des places numérotées, des tarifs bien étudiés, mais aussi davantage de ponctualité et des voitures neuves et mieux entretenues. Une enveloppe de 3,7 milliards de dirhams a été débloquée pour financer la modernisation du réseau. Reste qu’on peut douter de la capacité de l’ONCF à mener ce programme au regard de son endettement. Fin 2017, celui-ci était de 35 milliards de dirhams, dont 23 milliards dépensés pour la seule LGV.

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