Maroc : la classe politique aux abonnés absents

À l’image de ce qui se passe en Occident, les mouvements de protestation spontanés se multiplient, tandis que se creuse le fossé entre la population et les partis.

Le 12 novembre, à Rabat, lors d’une manifestation de lycéens. © fadel senna/AFP

Le 12 novembre, à Rabat, lors d’une manifestation de lycéens. © fadel senna/AFP

CRETOIS Jules

Publié le 25 novembre 2018 Lecture : 5 minutes.

C’est un fait admis et qui est au cœur du dernier rapport annuel du Conseil économique, social et environnemental (Cese) : l’actualité marocaine est marquée par la grogne. Ces dernières semaines, ce sont les lycéens qui donnent de la voix, défilant spontanément par milliers pour dénoncer le maintien de l’heure GMT +1, qui leur ferait courir des risques en les contraignant à se rendre en cours le matin alors qu’il fait encore nuit. Les jeunes manifestants se montrent vindicatifs. À Rabat, des drapeaux sont brûlés, des véhicules vandalisés. Les organisations de jeunesse, elles, manquent à l’appel. Pour Mounir Bensalah, blogueur et auteur de Réseaux sociaux et Révolutions arabes, « aucune organisation ne peut encadrer un mouvement comme celui-ci ».

>>> À LIRE – Maroc : l’ascenseur social en panne et les citoyens frustrés, selon le dernier rapport du CESE

Le scénario en rappelle d’autres. Le Hirak du Rif, mouvement social de grande ampleur entre 2016 et 2018. Suivi, au printemps dernier, du boycott d’entreprises, dont Centrale Danone, accusées de favoriser la vie chère.

En septembre, ce sont de jeunes ultras, supporters du club de Tétouan, qui sont descendus dans la rue pour protester, entre autres, contre les violences policières. Des mouvements sociaux émergent dans plusieurs villes et régions, comme à Zagora (Centre-Est) ou à Jerada (Nord-Est).

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