Mode : « C’est dans l’hair du temps », la haute coiffure selon Murielle Kabile

La « designer hair couture » Murielle Kabile présente une nouvelle collection à base de cheveux, délaissant l’extravagance et le spectaculaire pour la simplicité.

L’une des pièces de la collection « C’est dans l’hair du temps ». © DR / Murielle Kabile.

L’une des pièces de la collection « C’est dans l’hair du temps ». © DR / Murielle Kabile.

KATIA TOURE_perso

Publié le 29 novembre 2018 Lecture : 3 minutes.

En quatre ans, la Martiniquaise Murielle Kabile s’est largement imposée dans le monde de la coiffure artistique. Cette styliste et coiffeuse professionnelle propose des pièces haute couture, plutôt spectaculaires, confectionnées à partir de cheveux synthétiques ou naturels. « J’ai eu envie de mêler coiffure et haute couture en me laissant porter par mes inspirations artistiques et mon imagination », explique la « designer hair couture », comme il convient de l’appeler.

« C’est dans l’hair du temps », « Futuristic Hair », « Fusion », les perruques Afro Big Hair World sont autant de collections et créations estampillées Design Hair Couture, sa griffe, qui ont contribué à asseoir sa renommée. Mais celle qui organise ses propres défilés une à deux fois par an, présente ses œuvres en marge de fashion weeks et participe à des expositions a choisi, en septembre 2018, de livrer un ensemble de prêt-à-porter et accessoires qui fait la part belle à une certaine simplicité – si l’on omet le mode de fabrication.

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Place aux « basiques »

« “C’est dans l’hair du temps” est une sorte de collection capsule. Après “Fusion”, j’avais envie de proposer des basiques. » Comprendre : place aux tee-shirts et aux sweats griffés, aux boucles d’oreilles en acier inoxydable et cheveux synthétiques, aux nœuds papillons confectionnés à partir de tresses de mèches synthétiques (sa toute première création mixte), sans oublier les épaulettes en tulle agrémentées, encore et toujours, de cheveux.

« Pour l’ensemble de ces pièces, j’ai opté pour le noir et blanc. Mais la collection va bientôt s’élargir à d’autres couleurs. Je prépare également des colliers et des plastrons que je présenterai prochainement », annonce celle qui rentre tout juste de la Guyane Fashion Week.

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« C’est dans l’hair du temps »

Quand, pour une collection, Murielle Kabile débourse habituellement plus de 10 000 euros de mèches chez son fournisseur de Saint-Denis (banlieue parisienne), « C’est dans l’hair du temps » a été réalisée pour un coût bien moindre. Les accessoires ne nécessitent en effet qu’entre dix et vingt bottes de mèches contre quarante, voire plus, pour des modèles comme la cape de cheveux de 1,50 m de longueur de sa collection « Futuristic Hair ».

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Et quand, pour une robe haute couture, la créatrice s’attelle à plus de deux mois d’ouvrage dans son atelier de Savigny-le-Temple, fabriquer les boucles d’oreilles ou les nœuds papillons ne lui prend que quelques heures ou quelques jours. Pour les prix, ses robes exclusivement faites à partir de cheveux sont comprises entre 10 000 et 15 000 euros (entre 2 000 et 5 000 euros pour sa collection « Fusion », qui mêlait cheveux et autres matières, comme le tulle), alors que les accessoires de « C’est dans l’hair du temps » n’excèdent pas 280 euros.

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Vêtements capillaires

Si elle a collaboré avec des personnalités telles que la chanteuse China Moses, l’actrice Sonia Rolland, le journaliste Olivier Benkemoun ou même le designer Ousmane Mbaye en marge de la dernière Biennale de Dakar, la créatrice, qui enregistre un chiffre d’affaires annuel de 47 600 euros par an environ, entend élargir sa clientèle à tout un chacun. Mais elle n’est pas la seule à se distinguer en matière de vêtements capillaires.

Les robes du coiffeur suisse Pablo Kümin, fabriquées à partir de cheveux provenant d’Inde, font le bonheur des plus grands magazines de mode. Et en 2009, un autre styliste français, Charlie Le Mindu, déboulait sur les podiums avec des tenues en poils d’animaux et cheveux humains. Ce serait à lui que l’on devrait le concept de « haute coiffure ».

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