Présidentielle en RDC : les coulisses des tractations entre Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe
Tournant le dos aux autres leaders de l’opposition, Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe ont décidé d’unir leurs forces en vue de la présidentielle du 23 décembre. Enquête sur les coulisses d’une alliance.
Présidentielle en RDC : l’alternance, et après ?
Après deux années d’une crise politique ouverte en décembre 2016, la RDC a renoué avec les urnes. Félix Tshisekedi a été proclamé vainqueur par la Ceni, devant Martin Fayulu et Emmanuel Ramazani Shadary, le dauphin de Joseph Kabila. Une victoire accueillie entre joie et contestations.
Cet après-midi-là, à Paris, les températures sont légèrement au-dessus des normales de saison. Par intermittence, les nuages laissent même passer quelques rayons de soleil. Il n’en faut pas plus à Vital Kamerhe. Sans manteau, mais en jean, chemise à carreaux et veste de costume, une casquette de velours rouge vissée sur la tête, l’ancien président de l’Assemblée nationale congolaise se fraie un chemin jusqu’à nos bureaux, rue d’Auteuil. À bientôt 60 ans, il paraît revigoré, confiant. Il sourit beaucoup, lâche quelques plaisanteries au téléphone. La tempête qui a secoué l’opposition congolaise, en Suisse, semble loin.
Dix jours plus tôt, le 11 novembre, à Genève, Vital Kamerhe et six autres leaders de l’opposition – Jean-Pierre Bemba, Moïse Katumbi, Adolphe Muzito, Freddy Matungulu, Martin Fayulu et Félix Tshisekedi – avaient conclu un « accord de coalition ». Mais ce deal, qui faisait de Fayulu le candidat commun de l’opposition, a coulé dès le lendemain. Brandissant le désaccord de leurs bases respectives, Vital Kamerhe et Félix Tshisekedi ont quitté le navire.
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