Cliniques : au Maroc, ODM veut rassurer sur son modèle

Le spécialiste de la radiologie et de l’oncologie marocain, ODM, souhaite, pour se développer, maintenir une bonne relation entre ses médecins actionnaires et ses bailleurs de fonds.

Mohamed Elmandjra © ODM

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Publié le 5 décembre 2018 Lecture : 3 minutes.

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Au Maroc, et depuis son adoption, en 2015, la loi 113-13 permet à des investisseurs non médecins d’ouvrir des cliniques privées. Dans un secteur qui présente un potentiel énorme, plusieurs groupes ont commencé à tisser leur réseau à travers les villes du royaume.

Le groupe Oncologie et Diagnostic du Maroc (ODM) s’est récemment servi dans le portefeuille du réseau Meden Healthcare, filiale du groupe Saham, en rachetant deux centres de radiologie, le Blue Park, à Casablanca, et le centre Bouregreg, à Rabat. Le réseau d’ODM devrait bientôt compter huit établissements répartis à Casablanca, Rabat, Marrakech, Oujda et Fès. « Notre ambition est de continuer d’élargir la couverture au Maroc en allant vers des zones plus excentrées », nous explique le PDG et fondateur du réseau, Mohamed Elmandjra.

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Internationalisation d’ODM ?

Le groupe, qui, contrairement à certains concurrents ayant opté pour des cliniques plus généralistes, s’est spécialisé dans l’oncologie et la radiologie, a accueilli en juin le fonds d’investissement britannique Alta Semper. Ce dernier a repris toutes les participations que détenait l’émirati Abraaj, permettant ainsi à ODM de garder dans son tour de table un partenaire financier solide capable de sortir son chéquier en cas de besoin.

D’ailleurs, Mohamed Elmandjra, l’ancien patron de Méditel, devenu Orange Maroc, rêve déjà d’une internationalisation d’ODM, principalement au sud du Sahara. « Sur les dix-huit mois à venir, nous nous concentrerons sur le Maroc. On doit y asseoir notre réseau avant d’aller voir au-delà des frontières. Ce qui devrait se faire à partir de 2020 », promet-il. Le groupe cumule plus de 100 millions de dirhams (9,2 millions d’euros) d’investissements depuis le début.

Débarrasser les praticiens de toutes considérations non médicales

Dans chacune des cliniques qui composent le réseau d’ODM, les médecins sont, eux, actionnaires, mais ils ne s’occupent, selon le patron, que de la question médicale. « En tant qu’investisseurs, nous nous focalisons sur l’amélioration des processus administratifs et du parcours du patient, sur les relations avec les organismes et les institutions financières et, de manière générale, sur la qualité des services », martèle notre interlocuteur.

Les praticiens sont donc débarrassés de toutes considérations non médicales et peuvent ainsi se concentrer sur leur mission principale. « Au Maroc, la médecine est intuitu personæ, et le patient cherchera à se soigner chez le médecin X ou Y, presque indépendamment de l’établissement où il exerce. C’est moins le cas à l’étranger, où le patient opte plus pour une institution », poursuit notre interlocuteur.

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Rappelons que, par crainte que l’appât du gain ne prenne le dessus sur la santé des patients, la loi 113-13 avait soulevé un tollé. « ODM s’est montré, au début de l’aventure, très réceptif à cette problématique, et ses dirigeants ont tout de suite tracé les frontières et établi les fonctions de chacun. Personnellement, je pense que c’est un bon modèle, mais il faut voir si ça va tenir dans la durée », prévient un médecin propriétaire d’une clinique casablancaise.

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Démantèlement du Pôle santé de Saham

La cession de deux cliniques à ODM a marqué le début du démantèlement de Meden Healthcare, filiale de Saham. Le groupe avait flairé rapidement la bonne affaire, une fois la loi promulguée, et il a investi lourdement pour constituer un réseau de cliniques privées qu’il a baptisé « Evya ». Deux unités à Casablanca restent dans le portefeuille du groupe et attendent de trouver un acquéreur.

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