Gabon : un patient, deux clans

L’arrivée d’Ali Bongo Ondimba au Maroc, où il poursuit sa convalescence depuis le 29 novembre, marque l’épilogue d’un bras de fer entre deux clans dans le cercle proche du chef de de l’État gabonais.

Le président gabonais Ali Bongo Ondimba au sommet Union africaine-Union européenne le 29 novembre 2017 à Abidjan, en Côte d’Ivoire. © Diomande Ble Blonde/AP/SIPA

Le président gabonais Ali Bongo Ondimba au sommet Union africaine-Union européenne le 29 novembre 2017 à Abidjan, en Côte d’Ivoire. © Diomande Ble Blonde/AP/SIPA

Publié le 3 décembre 2018 Lecture : 2 minutes.

Dans la nuit du 28 au 29 novembre, un avion transportant Ali Bongo Ondimba s’est envolé de Riyad, direction Rabat. À son bord, le Coréen Park Sang-chul, responsable de la sécurité personnelle du président, Jean-Luc Ndong Amvame, son aide de camp, ainsi que du personnel soignant. Sylvia Bongo Ondimba, elle, a quitté l’Arabie saoudite par un autre vol.

Le ton est monté

C’est l’épilogue d’un long bras de fer, au cours duquel deux clans se sont opposés. La première dame, qui était soutenue par le directeur de cabinet Brice Laccruche Alihanga et par une partie du Palais, a dû renoncer à amener son époux à Londres, qui abrite pourtant un centre hospitalier spécialisé de renommée mondiale et où le couple possède une propriété.

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Ni une partie du gouvernement, ni le médecin personnel d’ABO, ni l’appareil sécuritaire (dont Étienne Massard, le ministre de la Défense, et Lambert Matha, son collègue de l’Intérieur) ne l’entendaient de cette oreille, peu enthousiastes à l’idée de laisser le président s’installer à Londres sans véritables garanties de sécurité. Des réunions se sont succédé, le ton est parfois monté.

Tandis que Mohammed VI insistait pour accueillir son ami d’enfance, Marie-Madeleine Mborantsuo, la présidente de la Cour constitutionnelle, favorable à l’option marocaine, s’est employée à apaiser le climat.

Interdictions de voyager

Tous deux se sont téléphoné à plusieurs reprises. Ils ont également communiqué par l’entremise d’Hervé Patrick Opiangah (cousin d’Annick Aubierge Lafitte Mouvagha, la première épouse d’ABO), que le président a recueilli lorsqu’il avait 16 ans. Le roi lui a fourni un avion pour qu’il vienne en personne organiser l’accueil du patient. Ike Ngouoni Aila Oyouomi, le porte-parole de la présidence gabonaise, a pu s’envoler pour Rabat le 27 novembre, après que Lambert Matha a levé son interdiction de voyager.

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En revanche, le lendemain, Brice Laccruche Alihanga a été pour la seconde fois empêché de quitter le territoire, alors même que la première dame l’avait invité par écrit à se rendre auprès de son époux.

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Tout devait normalement rentrer dans l’ordre, puisque le procureur de la République a, dans un courrier signé de sa main le 27 novembre, levé l’interdiction du territoire pesant sur le directeur de cabinet. Sauf que le lendemain, le 28, Brice Laccruche Alihanga a de nouveau été empêché d’embarquer dans un vol à destination de Rabat.

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