Café : les rêves de grandeur du kényan Java House

Bientôt reprise par le fonds d’investissement britannique Actis après la faillite d’Abraaj, la chaîne s’apprête à conquérir de nouveaux marchés.

Le groupe compte 52 cafés au Kenya et 7 autres en Ouganda et au Rwanda. © Noor Khamis/REUTERS

Le groupe compte 52 cafés au Kenya et 7 autres en Ouganda et au Rwanda. © Noor Khamis/REUTERS

Publié le 12 décembre 2018 Lecture : 2 minutes.

Cacao en Côte d’Ivoire. © Fernando Llano/AP/SIPA
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Focus café-cacao : une production encore concentrée sur l’export

Malgré l’ambition des pays producteurs, la transformation locale des récoltes de café et de cacao reste marginale. Quelques chaînes, comme Java House au Kenya, arrivent cependant à tirer leur épingle du jeu.

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Signe des ambitions internationales de la célèbre chaîne au soleil rouge, le café Java faisait cette année partie des quelques produits « made in Kenya » distribués lors du vol inaugural New York-Nairobi de Kenya Airways. Vingt ans après l’ouverture de son premier restaurant dans un centre commercial de la capitale kényane, le groupe compte 52 cafés dans le pays et 7 autres en Ouganda et au Rwanda. Et s’apprête à partir à l’assaut de nouveaux marchés. « Nous entrerons dans trois ou quatre pays africains supplémentaires dans les dix-huit prochains mois », assure Paul Smith, le PDG de Java House.

Ancien directeur Asie de la multinationale britannique Costa Coffee, Paul Smith a d’abord travaillé comme consultant lors du processus de due diligence effectué par Abraaj avant que le groupe acquière l’entreprise kényane, en 2017. Aujourd’hui, il est déterminé à mener à bien le plan développement de Java House malgré la faillite de son investisseur dubaïote. Le britannique Actis devrait en effet racheter un des fonds d’Abraaj comprenant la totalité du groupe Java House d’ici au début de 2019. « Pour nous, rien ne change, car nous avons le soutien d’Actis. Nous sommes là pour développer l’entreprise, et c’est ce que nous ferons », assure-t-il, confiant.

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En quête de partenaires

Sur le continent africain, Java lorgne d’abord le voisin éthiopien, où la direction envisage une opération de joint-venture avec un partenaire local. Viennent ensuite le Ghana et le Nigeria, où l’option d’une entreprise à capitaux 100 % étrangers est privilégiée. Tandis qu’en Afrique du Sud Java House ouvrira des franchises. La chaîne espère également se tailler une part du marché chinois, où la demande en café explose. L’arabica AA de Java y est d’ailleurs déjà disponible sur internet grâce à un accord signé en août avec le conglomérat CJ Smart Cargo International. Le groupe avait alors annoncé viser une exportation de 10 à 15 tonnes de thé et de café par mois.

Mais les prochaines étapes de la stratégie chinoise demeurent floues : Java cherche des partenaires et envisage de se diversifier en proposant de simples kiosques à café plutôt que des restaurants ou en développant des coffrets-cadeaux. « Aujourd’hui, nous y sommes encore tout petits », souffle le PDG.

Faire face à un géant comme Starbucks

Reste à savoir si le groupe aura les moyens de ses ambitions. « En dehors de l’Afrique de l’Est, Java House n’a pas d’avantage concurrentiel et n’est pas équipé comme la concurrence », analyse Karim Moledina, consultant en management. L’entrée sur de nouveaux marchés risque donc d’être difficile, surtout face à un géant comme Starbucks, en forte croissance en Chine. Java a donc commencé par mettre sa chaîne de production aux normes internationales.

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Le groupe veut également pousser sa croissance en Afrique de l’Est, notamment avec le développement de son autre chaîne, 360 Degrees Pizza, la relance de Planet Yogurt, et surtout l’ouverture prochaine d’une chaîne de fast-food au Kenya.

  • 600 000

Le nombre de clients que Java House accueille chaque mois en Afrique de l’Est.

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