Musique : pourquoi les francophones sont-ils à la traîne ?
La future superstar africaine sera-t-elle anglophone ? A priori, yes.
Si l’on exclut Akon (d’origine sénégalaise mais né aux États-Unis) du classement 2018, réalisé par Forbes, des musiciens africains les plus riches, aucun francophone ne se hisse sur le podium, occupé par le DJ sud-africain Black Coffee, le producteur nigérian Don Jazzy et son compatriote Wizkid… Plusieurs raisons simples permettent d’expliquer ce retard. D’abord un poids démographique beaucoup plus faible. « Prenez le Nigeria, qui est aujourd’hui l’un des pays les plus créatifs au niveau musical, signale Olivier Laouchez. C’est un marché gigantesque à lui seul avec une population jeune, comptant plus de 190 millions de personnes. »
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Le directeur de Trace (installé lui-même en Afrique du Sud) rappelle que la zone francophone est aussi globalement moins riche que l’anglophone et que l’industrie musicale y est moins structurée. Ce que l’on peut également constater, d’interview en interview, c’est que l’approche des artistes nigérians ou sud-africains, notamment, est beaucoup plus orientée business : ponctualité, rigueur des managers, contrôle de l’image…
Tout est globalement plus « pro ». Ajoutons que des connexions se font plus naturellement avec des artistes américains (Rick Ross, Rae Sremmurd, Young Thug…) et britanniques (Skepta, Stefflon Don…) essentiellement hip-hop et R’n’B, qui touchent aussi plus d’auditeurs.
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