Côte d’Ivoire : un nouvel hôpital mère-enfant, accessible aux plus modestes

Neuf mois après son ouverture, l’Hôpital mère-enfant de Bingerville en Côte d’Ivoire ne désemplit pas. Et apparaît déjà comme un pôle de référence national et sous-régional.

Prématurés en couveuse au sein du service de néonatalogie. © OLIVIER pour JA

Prématurés en couveuse au sein du service de néonatalogie. © OLIVIER pour JA

Publié le 20 décembre 2018 Lecture : 4 minutes.

Alassane Ouattara, lors des élections locales, le 13 octobre. © SIA KAMBOU/AFP
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Côte d’Ivoire : la dernière ligne droite

Alors que l’exécutif est confronté à des choix décisifs pour mener à bien, à moins de deux ans de la présidentielle, les derniers grands chantiers de la décennie Ouattara, les positions des uns et des autres sont en train de se clarifier au sein des principales familles politiques.

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Depuis son inauguration, en mars dernier, l’Hôpital mère-enfant de Bingerville (HMEB), à une trentaine de kilomètres du centre d’Abidjan, ne désemplit pas. « Actuellement, nous accueillons environ 250 patients par jour, précise Frédéric du Sart, le directeur général de l’hôpital. À la fin du mois de novembre, nous avions assuré au total plus de 230 accouchements. »

Établissement privé à but non lucratif et à vocation de service public, ce nouvel hôpital appartient à Children Of Africa, la fondation de la première dame, Dominique Ouattara, qui, grâce aux contributions directes de généreux donateurs ainsi qu’à des années de galas et d’événements caritatifs, a déjà investi environ 50 millions de dollars pour sa construction et ses équipements.

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Si elle reste très impliquée dans l’évolution du HMEB – elle rencontre régulièrement la direction pour faire le point sur son fonctionnement –, Dominique Ouattara en a, en revanche, confié la gestion aux professionnels de sa fondation ainsi qu’à ceux de l’ONG française La Chaîne de l’espoir, membre du conseil d’administration de l’hôpital.

Option3D

Unique de par son modèle, sa structuration et ses équipements, le nouvel établissement, dont la vocation est de lutter contre la mortalité maternelle, néonatale, infantile et juvénile, apparaît d’ores et déjà comme un pôle de référence au niveau national et sous-régional. Il se distingue d’abord par sa taille – 16 300 m2 de surface bâtis sur un terrain de 49 000 m2 –, par son effectif – plus de 470 soignants (employés et vacataires), tous formés en continu – et par son plateau technique.

Le centre hospitalier est en effet composé d’un service de chirurgie doté de 7 blocs opératoires (dont trois hyper-aseptiques), d’une unité d’obstétrique (dont trois salles de travail, quatre d’accouchement, une salle opératoire de césarienne), d’un bloc néonatal disposant de matériel de réanimation spécifique et de couveuses, ainsi que d’une unité de soins intensifs et d’un service d’anesthésie-réanimation comprenant des chambres individuelles sous monitoring et des lits de surveillance postopératoire.

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S’y ajoutent un laboratoire d’analyses médicales et un service d’imagerie particulièrement bien équipé : scanner multi-­barrettes adapté aux besoins des femmes et des enfants, IRM 1,5 Tesla, mammographie avec tomosynthèse (qui facilite le dépistage précoce du cancer du sein), radiographie conventionnelle numérique, échographie avec option 3D…

Côté technique, le système d’information hospitalier (SIH) a été fourni par Altea, la société qui distribue localement les produits du groupe français Evolucare, leader des SIH en France.

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Le pôle « mère » regroupe des services de consultations, de soins ambulatoires, d’urgence et d’hospitalisation en gynécologie et en obstétrique, ainsi qu’une unité d’assistance médicale à la procréation (AMP).

Toutes les spécialités

Quant au pôle « enfant » (0 à 15 ans et, au cas par cas, jusqu’à 18 ans), outre ses services de néonatologie et de pédiatrie générale, il propose des consultations pour toutes les spécialités, ainsi que des services et des soins ambulatoires et conventionnels en chirurgie (digestive, urologique, traumatologique et neurochirurgie).

Il se distingue par son unité d’oncologie pédiatrique (dépistage, chimiothérapie, chirurgie des cancers), qui, d’ores et déjà, met l’accent sur la prévention. « Avec ses équipements et ses nombreuses spécialités, l’hôpital s’inscrit au sommet de la pyramide sanitaire du pays. En complémentarité avec les CHU, il est l’un des recours directs des populations, après les centres de santé communautaires ou urbains », explique Frédéric du Sart.

Peu onéreux

L’accès au HMEB n’est pas onéreux compte tenu de l’engagement de l’établissement pour le développement humain et envers les plus démunis. Sa patientèle est en effet censée être composée à 75 % de personnes payant directement leur facture ou couverts par une assurance-maladie, et à « 25 % de cas sociaux ».

Ceux-ci sont pris en charge à condition de répondre à des critères précis afin qu’il n’y ait ni dérive ni abus. Ainsi, des assistantes sociales étudient les dossiers et, le cas échéant, se rendent au domicile des patients pour recueillir et vérifier les informations.

Cependant, les consultations et soins ne sont pas totalement gratuits : les plus démunis doivent en effet s’acquitter d’un modeste montant qui, quels que soient le coût global de la prestation, du traitement ou la durée d’hospitalisation, est fixé à 9 000 F CFA (13,70 euros). Difficile de faire plus modique, en somme.

(Presque) comme à la maison

L’extension de l’Hôpital mère-enfant de Bingerville a déjà commencé. Prochaine étape, qui devrait être achevée à la fin de l’année 2019 : la construction d’une maison de vie réservée aux enfants atteints d’un cancer, de façon qu’ils bénéficient d’un environnement adapté à leur pathologie, et à l’accueil de leurs familles. Les traitements en matière d’oncologie sont en effet lourds et les hospitalisations souvent longues (un à six mois). Le projet est financé par la fondation de la princesse Lalla Salma du Maroc à hauteur d’environ 1 milliard de F CFA (plus de 1,5 million d’euros).

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