L’économie de la Côte d’Ivoire face à l’urgence climatique
La Côte d’Ivoire doit accélérer son programme de lutte contre le réchauffement climatique. Tel est le message que la Banque mondiale a adressé en juillet au gouvernement dans un chapitre de son dernier rapport sur le pays.
Côte d’Ivoire : la dernière ligne droite
Alors que l’exécutif est confronté à des choix décisifs pour mener à bien, à moins de deux ans de la présidentielle, les derniers grands chantiers de la décennie Ouattara, les positions des uns et des autres sont en train de se clarifier au sein des principales familles politiques.
La situation dans ce domaine n’est déjà pas brillante – déforestation, épuisement des réserves d’eau, érosion côtière –, comme le notent les auteurs du document, qui estiment que le stock de ressources naturelles a diminué de 26 % entre 1990 et 2014.
Impact sur le cacao
Avec la montée des températures et des océans, l’érosion des deux tiers des 566 km de côte s’aggravera, ce qui aura des conséquences dramatiques pour les 7,5 millions de personnes qui habitent – notamment à Abidjan – une zone qui produit près de 80 % du PIB national.
Les dégâts imputables au changement climatique pourraient faire perdre entre 380 milliards et 770 milliards de F CFA en 2040
D’autre part, le secteur du cacao, dont vivent 5 millions d’Ivoiriens et qui assure un tiers des exportations du pays, sera sévèrement touché. Dans trente ans, la seule zone forestière adaptée à la culture de la cabosse sera l’ouest du pays. Il faut d’ores et déjà penser à y transplanter le verger très vieillissant des cacaoyers.
Si l’on se fonde sur les prévisions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), les dégâts imputables au changement climatique pourraient faire perdre entre 380 milliards et 770 milliards de F CFA (entre 580 millions et 1,17 milliard d’euros) à la Côte d’Ivoire en 2040. Le président Ouattara et son gouvernement sont conscients de la menace et commencent à mettre en place une politique de reforestation, entre autres. Malgré les difficultés budgétaires, il faut aller plus vite, dit la Banque mondiale. Car 2040, c’est demain.
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