Côte d’Ivoire – Adama Bictogo : « Le congrès du RHDP sonnera l’heure de la clarification »

Adama Bictogo, président du comité d’organisation du congrès du RHDP, revient pour jeune Afrique sur la mise en place difficile du parti unifié.

Adama Bictogo, dans son bureau le 19 août 2015 à Abidjan. © Olivier pour JA

Adama Bictogo, dans son bureau le 19 août 2015 à Abidjan. © Olivier pour JA

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Publié le 20 décembre 2018 Lecture : 2 minutes.

Alassane Ouattara, lors des élections locales, le 13 octobre. © SIA KAMBOU/AFP
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Côte d’Ivoire : la dernière ligne droite

Alors que l’exécutif est confronté à des choix décisifs pour mener à bien, à moins de deux ans de la présidentielle, les derniers grands chantiers de la décennie Ouattara, les positions des uns et des autres sont en train de se clarifier au sein des principales familles politiques.

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Depuis la transformation du RHDP en parti unifié, le 16 juillet, le divorce entre le RDR et le PDCI est consommé. La création de ce parti unifié a aussi provoqué une crise avec Guillaume Soro. Pourtant, Adama Bictogo, le président du comité d’organisation du congrès du RHDP (qui devrait se tenir le 26 janvier), semble sûr des forces et de la victoire de son camp en 2020.

Jeune Afrique : N’était-ce pas une erreur de vouloir à tout prix former un parti unifié ?

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Adama Bictogo : Pas du tout. Ce parti unifié obéit à une vision mise en œuvre depuis 2005 avec le PDCI. Il fallait être cohérents et poursuivre sur cette voie, même si des agendas cachés sont subitement apparus…

Faites-vous allusion à Henri Konan Bédié ? Certains cadres du RDR le soupçonnent de vouloir se présenter en 2020…

Par son silence même, il laisse croire qu’il a des velléités. Mais le PDCI est traversé par différents courants, et chacun utilise le président Bédié pour atteindre des objectifs personnels. Si Jean-Louis Billon parle de « nouvelle génération », c’est bien qu’il a des ambitions de candidature.

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Former le RHDP sans le PDCI a-t-il un sens ?

Nous sommes en pleine recomposition politique, et les lignes bougent. Auparavant, il y avait trois grands partis, et on pensait que lorsque deux d’entre eux s’alliaient le troisième était forcément vaincu. Ce n’est plus vrai. Au vu des résultats des élections locales, il semble clair que le RHDP est le seul parti représentatif du pays.

Si Guillaume Soro  n’est pas au RHDP, il devra quitter la présidence de l’Assemblée

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Sans le PDCI et alors que Guillaume Soro ne veut pas du RHDP, vous semblez pourtant affaiblis à deux ans de la présidentielle…

Absolument pas. Nul n’est indispensable. Au lendemain du congrès du RHDP, nous aurons une vraie machine électorale. Et je peux vous garantir que le président Ouattara saura nous faire gagner en 2020.

S’il n’adhère pas au RHDP, Guillaume Soro devra-t-il quitter le perchoir ?

Évidemment ! S’il n’est pas au RHDP, il devra quitter la présidence de l’Assemblée. Et ce sera le cas aussi pour le président du Sénat, Jeannot Ahoussou-Kouadio, et le patron du Conseil économique et social, Charles Koffi Diby. Il n’est pas question aujourd’hui d’avoir un gouvernement et des institutions d’ouverture. À moins de deux ans de la présidentielle, c’est 100 % RHDP.

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Le congrès du RHDP est annoncé pour le 26 janvier. Que doit-on en attendre ?

Ce congrès sonnera l’heure de la clarification. Il mettra fin aux vuvuzelas et à la transhumance, et donnera le coup d’envoi de la campagne. Il ne sera plus possible de jouer sur tous les tableaux. On sera soit RHDP, soit PDCI, soit Raci [l’un des principaux mouvements de soutien à Guillaume Soro], mais pas tout à la fois.

Le ticket pour la présidentielle sera choisi par le conseil politique du RHDP et son président. Ils le soumettront à une convention à la fin de 2019 ou au début de 2020.

Alassane Ouattara va-t-il rester à la tête du RHDP ?

Bien sûr.

L’option d’un troisième mandat à la présidence de la République reste-t-elle ouverte ?

En politique, il faut toujours avoir une fenêtre ouverte. Toutes les options restent sur la table.

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