Liquidation de la Samir : premier round entre le Maroc et Corral Petroleum Holdings AB
La première session de l’arbitrage opposant, devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements de Washington, le groupe Corral Petroleum Holdings AB du Saoudo-Éthiopien Mohammed Hussein Al Amoudi et le Maroc s’est tenue le 29 novembre.
Mohammed Hussein Al Amoudi, emprisonné depuis un an par Riyad pour des faits de corruption supposés, reproche aux autorités chérifiennes des manquements qui ont selon lui contribué à la faillite de la Samir, l’unique raffinerie du royaume, dont il est l’ancien PDG et l’actionnaire majoritaire à travers sa filiale Corral Holding Maroc.
Fermée en 2015 et liquidée en 2016, la Samir a accumulé, auprès de différents créanciers, près de 4 milliards d’euros de dettes, dont une grosse partie est toujours réclamée par le Maroc.
>>> À LIRE : Maroc : où en est la Samir ? Le point sur les procédures judiciaires
Pour l’heure, aucun repreneur n’a souhaité racheter l’entreprise, dont les actifs ont été évalués à quelque 2 milliards d’euros. Al Amoudi et ses avocats américains du cabinet Gibson Dunn invoquent un accord signé en 1990 entre le Maroc et la Suède, où ils domicilient Corral Petroleum Holdings AB, actionnaire à 100 % de Corral Holding Maroc, afin de bénéficier d’une réparation totale du préjudice subi. Aucun montant n’a été communiqué.
Un dossier qualifié de « solide »
Pour contrer le dossier, qualifié de solide par les observateurs, le gouvernement marocain de Saadeddine El Othmani a fait appel au cabinet Allen & Overy, dont le représentant au Maroc est Hicham Naciri, avocat habituel de Mohammed VI. La procédure impose aux deux parties la totale confidentialité.
L’arbitrage est conduit par l’Italo-Britannique Luca Radicati Di Brozolo, qui bénéficie de l’appui d’un expert choisi par chacune des parties. La date de la prochaine session de l’arbitrage n’est pas encore connue. Par ailleurs, une autre procédure est actuellement enclenchée devant les tribunaux marocains à l’encontre des anciens dirigeants de la Samir, dont Mohammed Hussein Al Amoudi, à la demande du Maroc. Rabat reproche à l’homme d’affaires d’avoir refusé d’investir comme il l’avait promis et d’avoir mal géré l’entreprise.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles