Cemac – Franc CFA : un remède antidévaluation
Tous les pays membres de la Cemac ne respectent pas l’obligation d’apporter leurs gains en devises à la Beac, préférant en déposer une partie sur un compte plus rémunérateur à l’étranger. Rompre avec cette pratique pourrait leur permettre de reconstituer leurs réserves de change, préconise le FMI.
Cemac : comment en finir avec la crise ?
Après deux années de récession, la croissance reprend timidement des couleurs en Afrique centrale. Mais, si la catastrophe a pu être évitée, il y a encore loin de la coupe aux lèvres.
Si son franc CFA a failli être dévalué fin 2016, c’est que les réserves en devises de la Cemac étaient à sec en raison de la chute des cours du pétrole. Leurs variations ont été impressionnantes en dix-huit ans.
Dans les caisses de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), elles s’élevaient en 2001 à 1,1 milliard de dollars et à un mois d’importations. En 2013, elles culminaient à 18,2 milliards et à six mois. Fin 2016, elles s’effondraient à 3 milliards et à 1,7 mois. Aujourd’hui, elles tournent autour de 4 milliards et 3 mois.
Les réserves devraient plafonner à 10,5 milliards de dollars et 4,4 mois d’importations en 2021
Une partie du problème vient de ce que tous les membres de la Cemac ne respectent pas l’obligation d’apporter leurs gains en devises à la Beac. Ils préfèrent en déposer une partie sur un compte plus rémunérateur à l’étranger. « Cette pratique, à la rigueur soutenable quand le prix du baril était de 100 dollars et que le budget consolidé de la Cemac était proche de l’équilibre, est devenue un risque majeur depuis l’effondrement des prix du pétrole », note un rapport d’août 2018 du FMI.
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Car les réserves devraient plafonner à 10,5 milliards de dollars et 4,4 mois d’importations en 2021. Insuffisant pour rassurer les marchés. Le FMI préconise d’obliger tous les pays à déposer leurs devises à la Beac jusqu’à ce que celles-ci couvrent un minimum de 5 mois d’importations. Au-delà, ils les placeraient dans un fonds national dont chacun d’eux disposerait librement. Les États l’accepteront-ils ?
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