Bénin : le ministre Oswald Homeky, benjamin tout-terrain
Il est ministre du Tourisme, de la Culture et des Sports… C’est à lui que le chef de l’État a confié la coordination des équipes de jeunes de sa majorité pour les législatives.
Bénin : bilan d’étape pour Patrice Talon
État des lieux politique et socio-économique à mi-mandat, avant le test électoral des législatives, le 28 avril.
À 37 ans, Oswald Homeky symbolise à lui seul l’engagement de Patrice Talon à promouvoir de jeunes Béninois aux postes clés. En 2016, il n’est encore qu’un discret ministre des Sports. Dix-huit mois plus tard, lors d’un premier remaniement, son portefeuille est élargi à deux départements stratégiques : le Tourisme et la Culture. Originaire du Couffo, dans le sud-ouest du pays, Oswald Homeky, après avoir pris la tête du groupe de presse Fraternité en 2014-2015, doit son ascension fulgurante à sa fidélité au président.
« En avril 2015, il a créé le Front pour l’alternance en 2016 (FA 2016), à un moment où l’évocation même d’une candidature de Talon en faisait sourire plus d’un. Il a parcouru le pays pour la défendre, sans crainte des représailles du régime d’alors », se rappelle Timothée Agassounon, journaliste politique. Sans doute en souvenir de cette témérité, le chef de l’État vient de lui confier la coordination des équipes de jeunes de sa majorité pour les législatives du 28 avril.
Politique du résultat
Peu clivant, Oswald Homeky est souvent salué pour son sens de l’efficacité et sa politique du résultat. Le 15 décembre, lors de la présentation du budget de son ministère, passé du simple au triple – 58 milliards de F CFA (88 millions d’euros) contre 18 milliards en 2018 –, les députés de tous bords ont salué les performances de son administration, ainsi que nombre de ses réformes, dont certaines doivent être mises en œuvre en 2019.
Près de 48 milliards de F CFA sont ainsi prévus pour la mise en place de pôles touristiques à Allada, Ouidah, Abomey, Porto-Novo et Nikki. Des classes culturelles et sportives doivent être créées pour « renforcer la visibilité de l’identité culturelle et patrimoniale du Bénin » et conforter les liens entre l’école et cinq disciplines : le football, le handball, le basket-ball, les arts martiaux et l’athlétisme.
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Contribution des entreprises
« J’apprécie beaucoup ce qu’il fait dans le domaine sportif. C’est un investissement pour l’avenir », observe un dirigeant de club, citant l’initiative concernant le financement du sport par le secteur privé.
Depuis janvier, une contribution de 1/1 000 du chiffre d’affaires, hors TVA, est appliquée aux grandes entreprises pour participer au développement du sport. « Ce n’est pas une taxe qui sera collectée par l’État. C’est aux entreprises elles-mêmes de dépenser ce montant au profit d’un club dont elles seraient propriétaires ou sociétaires », explique Oswald Homeky.
Pourtant, certains acteurs du monde sportif ont un avis plus mitigé sur son action. Les déboires du monde du football – dont l’affaire de tricherie sur l’âge des Écureuils cadets pour les éliminatoires de la CAN 2019 des moins de 17 ans – ou la somnolence des autres disciplines ne plaident pas en faveur du benjamin du gouvernement.
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