Maroc : Assia Bensalah Alaoui, le visage humaniste de la diplomatie chérifienne

Retour sur le parcours de celle qui fut nommée ambassadrice itinérante du roi Mohammed VI en 2006.

Assia Bensalah Alaoui, ambassadrice iténérante du Roi Mohammed VI, lors d’une conférence à Londres, le 2 juin 2015. © Chatham House/CC/Flickr

Assia Bensalah Alaoui, ambassadrice iténérante du Roi Mohammed VI, lors d’une conférence à Londres, le 2 juin 2015. © Chatham House/CC/Flickr

CRETOIS Jules

Publié le 24 janvier 2019 Lecture : 2 minutes.

Dans les couloirs du grand Sofitel de Rabat, qui accueille la World Policy Conference (WPC) 2018, Assia Bensalah Alaoui évolue à son aise… paire de baskets aux pieds. Un mélange détonant de simplicité et d’élégance pour l’ambassadrice itinérante du royaume, qui fait partie du cercle très restreint des sherpas du roi, avec Ahmed Herzenni, ancien prisonnier politique, chargé notamment du dossier des droits humains, et Serge Berdugo, figure de la communauté juive marocaine.

Nomade de métier

Obtenir un rendez-vous n’est pas chose aisée : elle se fait un peu prier et est surtout très courtisée. Une caméra de la MAP, l’agence d’information officielle marocaine, la suit à la trace, tandis qu’elle enchaîne les entretiens avec des personnalités présentes à Rabat. Trilingue – arabe, français, anglais –, la diplomate excelle dans les mondanités. La veuve d’Ahmed Alaoui, ancien ministre de Hassan II décédé en 2002, est issue de la bonne société marocaine.

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Une fois installée, cette nomade de métier se révèle d’un abord facile. Elle sourit à l’évocation de ses enfants, à leur succès indéniable, sans s’attarder pour autant sur le sujet. Son fils Abdelmalek Alaoui est lui aussi un visage connu : il a fondé le groupe de consulting Guépard et dirige le HuffPost Maroc.

Initialement, elle enseignait le droit international à l’université. Après sa nomination en 2006, elle n’a pas rompu avec cet univers. Son nom figure toujours dans l’organigramme de l’Institut royal d’études stratégiques (Ires). Elle encadrait encore des doctorants il y a deux ans.

Pour l’ambassadrice, il faut tempérer les velléités européennes de confier aux pays du Sud la gestion des frontières

À la WPC 2018, stylo à la main, elle griffonne des notes pendant l’intervention d’Othman El Ferdaous, jeune secrétaire d’État chargé de l’Investissement. Sous le coude, elle a glissé un ouvrage sur l’islamisme du chercheur Mohamed Cherkaoui. Son vrai dada ? La sécurité alimentaire. Déjà son sujet de thèse en 1988.

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Partenariat euro-maghrébin

Actualité oblige, Assia Bensalah Alaoui s’intéresse aussi de près à la question migratoire. Lors de son allocution à la WPC, elle évoque la question des réfugiés sous un angle humanitaire. En tête à tête, elle insiste sur le renforcement du partenariat euro-maghrébin. Le sujet figure en haut de sa feuille de mission.

Pour l’ambassadrice, il faut tempérer les velléités européennes de confier aux pays du Sud la gestion des frontières. Le royaume avait déjà annoncé, en juin, qu’il refusait d’accueillir des « plateformes de débarquement » de migrants sur son territoire, ainsi que le proposait l’Union européenne. Bensalah Alaoui s’offusque du terme « invasion », parfois utilisé pour qualifier la question migratoire en Europe. Hors de propos, répond-elle.

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Si le Maroc n’est pas irréprochable en matière de respect des droits humains et si la vision sécuritaire de la question migratoire s’y maintient, Bensalah Alaoui incarne assurément le visage humaniste de la diplomatie chérifienne.

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