Aurélie Adam Soule Zoumarou : « Nous voulons revaloriser le secteur des télécoms au Bénin »
La ministre de l’Économie numérique et de la Communication revient pour Jeune Afrique sur les principaux dossiers d’un des secteurs prioritaires sur l’agenda gouvernemental béninois.
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Jeune Afrique : La taxation des réseaux sociaux n’a-t-elle pas été un mauvais signal envoyé à l’écosystème de l’économie numérique ?
Aurélie Adam Soule Zoumarou : Il n’y a aucun tabou. Le seul signal que l’on a donné est que l’État s’intéresse à l’évolution de l’économie numérique et qu’elle n’est pas laissée à une évolution hasardeuse. C’est en effet l’un des trois secteurs prioritaires pour la relance économique identifiés dans le cadre du PAG [Programme d’actions du gouvernement 2016-2021].
Or, en deux ans, ce secteur a vu son chiffre d’affaires baisser de 10 %. Ce n’est pas admissible. Pour nous, responsables publics, ce serait irresponsable de fermer les yeux et de ne pas réagir. La croissance exponentielle des usages numériques génère beaucoup de données et, paradoxalement, moins de recettes. Les opérateurs doivent pouvoir faire des investissements pour maintenir et améliorer la qualité de leurs services, et étendre les réseaux. Si les moyens baissent, on se retrouve face à une équation impossible à résoudre.
Il va falloir que chaque opérateur décide, dans sa politique commerciale, de se mettre en relation avec ces OTT et de faire face à cette pratique
Quelle solution peut-on envisager qui ne pénaliserait pas les internautes ?
Nous avons mis en place un encadrement tarifaire. Le prix plancher et le prix plafond sont désormais fixés par le régulateur indépendant du secteur, l’Arcep [Autorité de régulation des communications électroniques et des postes]. Concernant les services OTT, il va falloir que chaque opérateur décide, dans sa politique commerciale, de sa façon d’innover, de se mettre en relation avec ces OTT et de faire face à cette pratique. Mais nous allons poursuivre notre but de départ qui est de revaloriser le secteur, car on ne peut pas continuer comme cela.
Un retour de la taxation sur les réseaux sociaux est-il prévu ?
Il n’y a pas de crainte à avoir. Les objectifs sont clairs : nous voulons que les consommateurs, citoyens et entreprises, puissent avoir un service de qualité et, en même temps, nous ne voulons pas que nos investisseurs – qui ne sont pas des philanthropes – se retrouvent face à des difficultés les conduisant à fermer boutique.
Enfin, l’État doit remplir ses objectifs de mobilisation en matière de ressources fiscales et de croissance économique. Les mesures que nous prenons vont permettre que toutes ces conditions soient réunies.
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