Bénin : comment José Tonato veut faire respirer les villes
Porto-Novo, Abomey, Cotonou, Parakou, Natitingou… À la tête du ministère du Cadre de vie depuis bientôt trois ans, José Tonato a mis les agglomérations du pays en chantier.
Bénin : bilan d’étape pour Patrice Talon
État des lieux politique et socio-économique à mi-mandat, avant le test électoral des législatives, le 28 avril.
En créant un ministère du Cadre de vie et du Développement durable en avril 2016, Patrice Talon a d’emblée posé la synergie entre aménagement du territoire et environnement. Et c’est à l’un de ses proches que le président béninois a confié ce portefeuille stratégique.
Diplômé de l’École africaine des métiers de l’architecture et de l’urbanisme de Lomé, directeur de cabinet du ministre béninois de l’Environnement, de l’Habitat et de l’Urbanisme au début des années 2000, José Didier Tonato, 56 ans, a été gestionnaire de programme d’ONU-Habitat pour le Bénin et planificateur en chef du développement urbain à la BAD de 2013 jusqu’à sa nomination au sein du gouvernement Talon. En moins de trois ans, l’urbaniste a mis les principales villes du pays en chantier.
Avant de travailler à l’attractivité de nos villes, il était indispensable de réhabiliter l’espace public
Réputé discret, José Tonato s’est retrouvé sur le devant de la scène dès sa prise de fonctions, avec la vaste opération de déguerpissement du domaine public des logements et commerces informels, qu’il a menée à bien malgré les grincements de dents.
« C’était douloureux mais nécessaire, rappelle-t-il. Avant de travailler à l’attractivité de nos villes, il était indispensable de réhabiliter l’espace public. » Deux ans plus tard, force est de reconnaître que les rues respirent. Et, pour la première fois depuis quarante ans, les pouvoirs publics gèrent de façon globale et transversale l’assainissement des villes.
Rattraper Kigali
José Tonato ne cache d’ailleurs pas son rêve de voir Cotonou ravir à Kigali le titre de métropole la plus propre du continent. Grâce notamment au projet Asphaltage, qui comprend la réhabilitation ou la construction de 660 km de voirie dans neuf villes – dont 237 km à Cotonou, où les travaux ont débuté en juillet 2018 –, mais aussi l’assainissement, l’aménagement de trottoirs, l’installation de mobilier urbain (éclairage solaire, poubelles, bancs, etc.), la création de parkings et d’espaces arborés.
Parmi les actions de salubrité publique figurent aussi la réorganisation de la gestion des déchets dans les principales villes et la modernisation des marchés urbains.
Autre plan phare, lancé fin juin 2018 : la construction de 20 000 logements économiques dans 14 villes du pays, dont 8 000 à Ouèdo (nord d’Abomey) et 500 à Parakou, lors d’une première phase. Pour son exécution, l’État a créé la Société immobilière et d’aménagement urbain (Simau), dont il est actionnaire minoritaire, avec la Banque ouest-africaine de développement, des banques, des compagnies d’assurances et le groupe immobilier Duval pour partenaire technique de référence.
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Tourisme balnéaire
Enfin, après l’adoption, en avril, de la loi sur la protection, l’aménagement et la mise en valeur du littoral, le gouvernement a engagé la construction d’une digue immergée de 4 km à Avlékété (ouest de Cotonou) et compte aménager la plage pour permettre l’essor du tourisme balnéaire.
« Comme pour tous nos projets prioritaires d’aménagement urbain, il ne s’agit pas d’esthétique, souligne José Tonato, mais avant tout de conditions de vie des populations et de développement économique. »
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