Or : le canadien Endeavour part à la conquête de l’Afrique de l’Ouest
Mali, Côte d’Ivoire, Burkina Faso… Le groupe canadien entend tirer profit des gisements de la sous-région, parmi les plus riches du monde.
Comment le secteur minier veut doper sa production en Afrique
Guinée, RDC, Mali, Côte d’Ivoire, Burkina Faso… Le continent compte bien doper sa production minière en 2019, après une année marquée par une baisse imprévisible des prix et des conflits en interne.
C’est dans son sous-sol que les plus importantes découvertes de nouveaux gisements aurifères ont été réalisées ces dix dernières années. Plus de 79 millions d’onces ont en effet été mises au jour en Afrique de l’Ouest, et 5 milliards de dollars investis sur la même période, soit 10 % du total mondial des investissements dans l’exploration. Et pourtant, l’exploitation minière dans la région ne fait que commencer.
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Une attractivité qui séduit particulièrement les compagnies minières canadiennes, comme Endeavour, Teranga Gold, B2Gold ou encore Iamgold. Tablant sur un coût de production de l’once tournant autour de 800 dollars, Endeavour souhaite porter la durée de vie de ses mines à environ dix ans. Mais celle-ci devrait même se prolonger au-delà : le groupe, qui a déjà découvert 5 millions d’onces ces cinq dernières années, vise en effet 10 à 15 millions d’onces dans les cinq prochaines.
Pour doper ses réserves, la compagnie minière entend investir quelque 45 millions de dollars dans l’exploration
Investissements dans l’exploration
Pour doper ses réserves, la compagnie minière entend investir quelque 45 millions de dollars dans l’exploration. « Nous allons poursuivre nos efforts dans ce domaine. Nous croyons dans le potentiel de la zone géologique du plateau birimien ouest-africain, souligne son PDG, Sébastien de Montessus. L’Afrique de l’Ouest se situe au troisième rang des régions les plus riches en ressources aurifères, derrière l’Australie et le Canada. Pourtant, des pays importants sont encore sous-explorés. Le Burkina Faso ou la Côte d’Ivoire concentrent seulement 35 % des découvertes dans la région, alors qu’ils représentent 60 % de la zone “birimienne”. »
Endeavour a investi 412 millions de dollars dans le gisement de la mine d’Ity, dont les réserves sont estimées à 2,9 millions d’onces
En mars, Endeavour va franchir une nouvelle étape dans le déploiement de sa stratégie et consolider davantage son assise africaine avec l’entrée en production de la mine d’Ity, en Côte d’Ivoire. Il a investi 412 millions de dollars dans ce gisement, dont les réserves sont estimées à 2,9 millions d’onces.
Objectif : devenir le premier producteur du continent
Le groupe canadien réalise également de nouvelles acquisitions afin de devenir le premier producteur d’or du continent. En 2016, il avait déjà récupéré la participation, à hauteur de 90 %, du canadien True Gold Mining dans la mine d’or de Karma, au Burkina Faso, pour 175 millions de dollars. Ce site, d’une durée de vie de huit ans et demi, devrait lui permettre de récolter 110 000 à 120 000 onces au cours des cinq premières années.
Au Mali, « nous avons clôturé en décembre 2018 la vente de la mine de Tabakoto à Algom Resources, une filiale de BCM International. Dans le cadre de cette transaction, Endeavour va conserver ses permis d’exploration situés à 20 km au nord », précise Sébastien de Montessus.
Ses priorités portent désormais sur la finalisation du projet CIL d’Ity et le développement de celui de Kalana, autour de Tabakoto, acquis pour 120 millions de dollars auprès d’Avnel Gold. Les travaux de construction de cette dernière mine, dont les réserves sont estimées à 7,1 millions d’onces, vont nécessiter un investissement de l’ordre de 200 à 300 millions de dollars.
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