Présidentielle au Nigeria : des vice-présidents très prometteurs 

Ils sont plus jeunes et plus séduisants que les candidats à la présidentielle et pourraient bien être les plus grands atouts de Muhammadu Buhari et d’Atiku Abubakar.

Peter Obi partage l’affiche avec Atiku Abubakar. Ici, à Lagos. © PIUS UTOMI EKPEI/AFP

Peter Obi partage l’affiche avec Atiku Abubakar. Ici, à Lagos. © PIUS UTOMI EKPEI/AFP

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Publié le 5 février 2019 Lecture : 2 minutes.

Affiches électorales dans une rue d’Abuja, à la veille de la présidentielle du 16 février 2019. © Ben Curtis/AP/SIPA
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Présidentielle au Nigeria : Buhari réélu, Abubakar rejette les résultats

84 millions d’électeurs, 72 candidats. La présidentielle qui se joue samedi 23 février, après avoir été repoussée le 16 février à quelques heures de l’ouverture des bureaux de vote, est à l’image de ce géant de l’Afrique de l’Ouest : colossale. Face à Atiku Abubakar, son principal challenger, Muhammadu Buhari a été réélu président du Nigeria avec 56 % des suffrages.

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Dans le système nigérian, où, comme aux États-Unis, c’est un ticket qui se présente à la magistrature suprême, le nom des vice-présidents est toujours déterminant… Et cette année plus que jamais, Yemi Osinbajo, 61 ans, et Peter Obi, 57 ans, pourraient faire la différence.

À côté des deux vieux routiers de la politique – Buhari a été une première fois président en 1983 et Atiku est devenu vice-président en 1999 –, ils font figure d’hommes neufs et incarnent le changement au sein du monde politique nigérian. « Ils sont tous les deux considérés comme compétents, intelligents et intègres. Pour le grand public, ils sont bien mieux que leurs aînés », estime Idayat Hassan, du Centre pour la démocratie et le développement.

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En octobre 2018, le choix de Peter Obi comme colistier avait surpris dans les rangs du PDP, et même fait grincer quelques dents. Certes, ce catholique est un ancien gouverneur, mais, connu pour sa discrétion et son humilité, il ne faisait pas partie des favoris. Sa réputation de technocrate spécialiste des dossiers économiques et sa gestion de l’État d’Anambra, dans le Sud-Est, ont néanmoins pesé lourd : il y avait plus d’argent dans les caisses lorsqu’il a rendu le pouvoir en 2014 que lorsqu’il est arrivé en 2006.

Son profil n’est pas sans rappeler celui du vice-président sortant, Yemi Osinbajo, peu à peu sorti de l’ombre durant le premier mandat de Buhari. Alors que le chef de l’État a passé cinq mois à Londres pour se faire soigner en 2017, il a assuré l’intérim à la tête du pays. Proche du puissant ex-gouverneur de Lagos, Bola Tinubu, ce pasteur a pu compter sur ses soutiens : il est notamment marié à la petite-fille d’une figure yoruba, Obafemi Awolowo.

>>> À LIRE : Nigeria : la santé du président Muhammadu Buhari inquiète le pays

Son énergie a également marqué les esprits : présent sur les dossiers économiques comme sécuritaires – notamment dans la lutte contre Boko Haram et contre les groupes armés dans le delta du Niger –, il avait multiplié les visites sur le terrain.

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« Alors que Buhari est malade et que son bilan est médiocre, préparer au mieux Yemi Osinbajo à prendre sa succession en cas de deuxième mandat est sans doute le meilleur héritage que le chef de l’État puisse léguer », estime Marc-Antoine Pérouse de Montclos, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement.

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