RDC : la Gécamines ouvre la chasse aux dividendes

Un an après son premier rappel à l’ordre, la compagnie congolaise passe ses partenaires étrangers au peigne fin. Objectif : les contraindre à s’acquitter de leurs dus.

Un opérateur surveille dans la Grande Cimenterie du Katanga, située à Likasi, détenue par Gécamines. © Gwenn Dubourthoumieu pour Jeune Afrique

Un opérateur surveille dans la Grande Cimenterie du Katanga, située à Likasi, détenue par Gécamines. © Gwenn Dubourthoumieu pour Jeune Afrique

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Publié le 4 février 2019 Lecture : 3 minutes.

La mine de cuivre Frontier à Sakania, au Katanga (RDC). © Gwenn Dubourthoumieu pour Jeune Afrique.
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Il y a un an, au Cap, Albert Yuma, président du conseil d’administration de la Gécamines (GCM), tapait du poing sur la table en raison de l’absence de versement de dividendes de la part de ses partenaires étrangers. En 2018, deux premiers dossiers ont été réglés auprès de Katanga Mining, filiale du suisse Glencore, et dernièrement auprès de Boss Mining, filiale du kazakh ERG, qui ont, entre autres, versé respectivement 150 et 30 millions de dollars (131 et 26 millions d’euros) de pas-de-porte. Mais tout le monde s’interroge désormais : quel sera le prochain sur la liste ?

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Au sein de la GCM, on rétorque qu’« une décision de ce genre est confidentielle. S’agissant des prochains concernés, cela dépend d’une série de facteurs principalement liés à la gravité des manquements contractuels constatés ». Comprendre les clauses du contrat qui lient la GCM à la société étrangère et qui ne sont pas respectées par cette dernière.

La direction nuance toutefois : « On pourrait imaginer que nos partenaires viennent à nous pour discuter et adoptent une attitude réellement constructive, plutôt que d’attendre que nous n’ayons plus d’autre solution que d’engager des procédures. Ce qui nous a plutôt été favorable à ce jour. »

China Molybdenum en haut de la liste ?

Wait and see donc à la Gécamines, après les coups de semonce de Katanga Mining et de Boss Mining, qui faisaient l’objet de procédures. Quoique. Un autre partenariat pourrait être passé au peigne fin. Le 18 janvier, China Molybdenum, partenaire de la GCM, qui avait acquis l’intérêt de la société américaine Freeport McMoRan dans la mine géante de cuivre de Tenke Fungurume en novembre 2016 pour 2,65 milliards de dollars, a annoncé un accord de rachat pour 1,13 milliard de dollars des parts de son compatriote BHR dans Tenke. De quoi faire remonter l’alliance avec China Molybdenum en haut de la pile de la GCM ?

D’autant plus que, selon Jeune Afrique Business+, « tout n’avait pas été réglé » depuis l’arrivée de ce minier chinois. Des problèmes subsistent dans l’exécution du contrat, notamment en ce qui concerne le rythme de production qui était prévu dans l’étude de faisabilité, la capitalisation de la filiale opératrice de Tenke et la répartition des revenus avec la GCM.

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À l’aune des expériences Boss et Katanga Mining, les rééquilibrages récurrents interviennent aussi au sujet des royalties par tonne de cuivre – revues à la hausse de 35 à 165 dollars pour prendre en compte désormais le cobalt contenu – ou encore du non-recours à des sous-traitants locaux.

L’objectif pour la GCM est de faire enfin rentrer des dividendes dans ses caisses, et des impôts dans celles de l’État

Quel sera le montant des dividendes ?

L’objectif pour la GCM est de faire enfin rentrer des dividendes dans ses caisses, et des impôts dans celles de l’État. Sur quels montants versés par ses partenaires table-t-elle cette année ? « Impossible de répondre, rétorque-t-elle. Néanmoins, si on prend comme exemple KCC [Kamoto Copper Co, filiale de Katanga Mining], avec les projections publiques de dividendes de 2 milliards de dollars sur dix ans pour la GCM et plus de 3 milliards d’impôts sur les bénéfices pour l’État, on imagine que, pour la totalité des partenariats de la Gécamines, les perspectives devraient être particulièrement intéressantes. »

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De quoi faire tache d’huile dans le secteur minier congolais et inspirer, par exemple, Okimo et Miba, les opérateurs publics aurifère et diamantifère ? « Au vu des résultats probants obtenus par la Gécamines, on ne peut pas exclure que d’autres entreprises détenues par l’État soient inspirées par notre démarche », conclut-on au siège.

Albert Yuma, Premier ministre ?

À Kinshasa, tout le monde a les yeux rivés sur les résultats des élections présidentielle et législatives, et l’hypothèse d’une nomination à la primature d’Albert Yuma, président du conseil d’administration de la Gécamines, revient en force.

« Une rumeur qui réapparaît à chaque nouvelle échéance électorale », tempère une bonne source.

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