Maroc : bras de fer entre Masen et Acwa Power sur le prix de l’énergie

Les résultats de l’appel d’offres portant sur la construction de deux centrales solaires (400 MW chacune) du programme Noor Midelt, au Maroc, se font attendre. En cause, des discussions entre Acwa Power et Masen, l’Agence marocaine pour l’énergie durable, qui cherche à revoir à la baisse la proposition du groupe saoudien.

Mustapha Bakkoury et Badis Derradji © Montage JA

Mustapha Bakkoury et Badis Derradji © Montage JA

JULIEN-WAGNER_2024

Publié le 15 février 2019 Lecture : 1 minute.

Les résultats de l’appel d’offres portant sur la construction de deux centrales solaires (400 MW chacune) du programme Noor Midelt, au Maroc, se font attendre. Initialement prévu pour le début de 2019, le démarrage des travaux des deux unités – identiques – qui doivent à la fois combiner deux types de technologies solaires, photovoltaïque et thermique à concentration, et être capables de stocker de l’énergie, risque de prendre du retard.

En cause, des discussions entre Acwa Power, dirigé au Maghreb par l’Algérien Badis Derradji, et Masen, l’Agence marocaine pour l’énergie durable, avec à sa tête Mustapha Bakkoury. Ce dernier, chargé de l’attribution des projets, cherche depuis plusieurs semaines maintenant à faire baisser le prix proposé par le groupe saoudien. Mais sa marge de manœuvre est réduite.

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Le saoudien Acwa Power plus gourmand que le français EDF

D’une part, seuls deux consortiums ont déposé une offre chiffrée : Acwa Power, accompagné de General Electric, et EDF Renouvelables, associé à Abu Dhabi Future Energy, Masdar et Sener. D’autre part, les deux contrats doivent forcément être confiés à deux soumissionnaires différents. Par conséquent, si ces négociations devaient échouer, une toute nouvelle procédure devrait être relancée, et le chantier non attribué reporté d’au moins deux ans.

D’un autre côté, Masen ne peut se résoudre à l’offre saoudienne. Le règlement stipule qu’il ne doit pas exister un écart de prix du kilowattheure trop important entre les deux projets, et il semble bien qu’en l’espèce Acwa soit plus gourmand qu’EDF. Début décembre, le numéro deux de l’agence marocaine, Obaid Omrane, avait promis des résultats « imminents ».

Mais Acwa ne paraît pas avoir fléchi depuis. Le programme Noor Midelt, qui doit comporter trois phases, prévoit l’installation de 2 000 MW, en ligne avec les objectifs que s’est fixés le royaume : intégrer 42 % d’énergies renouvelables dans le mix marocain d’ici à 2020 et plus de 50 % d’ici à 2030. Des objectifs dont est comptable M. Bakkoury… pas M. Derradji.

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