Présidentielle au Sénégal : Madické Niang, « plan B » du PDS autoproclamé
Madické Niang a rompu la consigne du « Karim ou rien » en vigueur au Parti démocratique sénégalais (PDS) pour se présenter à la présidentielle. Dans cette élection, cet ex-membre du cercle rapproché d’Abdoulaye Wade joue son avenir politique.
Présidentielle au Sénégal : un « coup KO » réussi pour Macky Sall
La Commission nationale de recensement des votes a proclamé le jeudi 28 février Macky Sall vainqueur au premier tour de la présidentielle. Le président élu a aussitôt annoncé « tendre la main » à l’opposition, dont ses quatre adversaires avaient renoncé à contester les résultats devant le Conseil constitutionnel.
Dans les jours qui ont précédé son retour à Dakar, Abdoulaye Wade a reçu plusieurs de ses fidèles à Versailles, dont Amadou Sall et Oumar Sarr. Au centre de leurs discussions, encore et toujours le même sujet : la stratégie du PDS et de ses alliés pour la présidentielle du 24 février.
Continuant à clamer que leur candidat s’appelle Karim Wade, « Gorgui » et ses lieutenants appellent leurs partisans à empêcher pacifiquement la tenue du scrutin. Hors de question pour eux d’adouber quelqu’un d’autre et encore moins… Madické Niang, ex-membre du cercle rapproché d’Abdoulaye Wade.
Depuis qu’il s’est autoproclamé « plan B » du PDS pour pallier l’absence de « Karim », l’avocat saint-louisien et candidat à la présidentielle est perçu comme un traître par ses anciens compagnons de route.
Signe de cette rupture brutale, Viviane Wade est rentrée à Dakar quelques semaines avant son mari pour organiser le déménagement de la famille, qui occupait depuis son départ du pouvoir en 2012 la villa de Madické Niang à Fann Résidence.
Pour certains proches de l’ex-président, il ne fait même guère de doute que la candidature de Niang a été pilotée en sous-main par Macky Sall pour affaiblir encore un peu plus le PDS.
Un PDS divisé
L’intéressé, lui, assure se battre avant tout pour la survie du parti jaune et bleu. Et continue à espérer le ralliement à sa cause de ceux qu’il considère toujours comme ses camarades. « Ce que je fais profite au parti, insiste-t-il. Des gens qui n’avaient jamais soutenu le PDS sont venus vers moi. »
>>> À LIRE – Sénégal – Madické Niang : « Je n’ai pas trahi les Wade »
En interne, l’initiative de « Madické » divise. Plusieurs cadres du parti n’approuvent pas la stratégie jusqu’au-boutiste d’Abdoulaye Wade et estiment que le PDS ne peut pas se passer de candidat.
Si la plupart se font discrets, quelques-uns, comme Mamadou Lamine Massaly, lui ont publiquement apporté leur soutien. Faute de blanc-seing officiel du PDS, Madické Niang entend désormais séduire son électorat orphelin.
De sa capacité à se présenter en solution de rechange dépendra son score à l’élection et, plus largement, son avenir politique.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles