Tunisie : dix choses à savoir sur Nabil Baffoun, le nouveau patron de l’Isie

Le 30 janvier, les députés tunisiens ont élu ce juriste à la tête de l’Isie, l’instance chargée d’organiser les élections. Un poste clé : une présidentielle et des législatives sont prévues cette année.

Nabil Baffoun, choisi le 9 janvier par les présidents des blocs parlementaires pour devenir le nouveau président de l’Instance électorale. © YouTube/Mosaique FM

Nabil Baffoun, choisi le 9 janvier par les présidents des blocs parlementaires pour devenir le nouveau président de l’Instance électorale. © YouTube/Mosaique FM

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Publié le 14 février 2019 Lecture : 2 minutes.

 Huissier

Diplômé en droit et en sciences politiques de l’université de Tunis El Manar, il a exercé pendant huit ans la profession d’huissier à Bizerte avant de revenir dans la capitale en 2006. Il a été trésorier de l’Ordre national des huissiers de justice de 2010 à 2012. C’est cette structure qui a appuyé sa nomination au conseil de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) en 2011.

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Chanceux

Tous les deux ans, 3 des 9 membres du conseil de l’Isie sont renouvelés. Ceux qui doivent quitter leur poste sont tirés au sort, et l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) élit leurs successeurs. Baffoun est le seul à ne jamais avoir été tiré au sort depuis 2011 et à ne pas avoir jeté l’éponge. « Une démission serait l’aveu d’un échec, quitter le navire serait inacceptable pour le pays », assure-t-il.

Persévérant

À 46 ans, c’était sa seconde tentative pour accéder à la présidence de l’Isie. Il quittera ses fonctions en janvier 2020, après les législatives et la présidentielle de la fin 2019.

• Italophile

Chargé de l’organisation des élections pour les Tunisiens de l’étranger en 2011, Baffoun s’est principalement occupé des bureaux de la section Italie. Un pays où son frère a vécu, où il s’est souvent rendu dans sa jeunesse et dont il parle la langue. Il a également étudié l’espagnol et dit maîtriser l’anglais.

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• Soupçon

Depuis qu’en 2017 des cadres d’Ennahdha ont soutenu sa première candidature à l’Isie, on le soupçonne d’être le candidat de la formation islamiste. « Des rumeurs infondées », affirme celui qui se dit neutre à l’égard des partis et n’est pas encarté. « Il communique avec tout le monde sans exception », renchérit l’un de ses collègues.

Avant son élection ce 30 janvier, il avait l’aval des chefs de blocs à l’ARP

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• Consensus mou

Avant son élection ce 30 janvier, il avait l’aval des chefs de blocs à l’ARP. Ses partisans le disent modeste, généreux, facile d’accès, déterminé et diplomate… Ambitieux et sans vision, persiflent ses détracteurs.

• Chasseur

Depuis près de dix ans, il pratique l’équitation au club du Belvédère à Tunis. Mais cet ami des chevaux est moins celui des sangliers, des oiseaux et du petit gibier : il participe souvent à des parties de chasse.

• Défis

Ses collègues espèrent qu’il saura redorer l’image d’une instance en butte à la défiance de la population. Lasse des manœuvres des appareils politiques et de leurs incessants renversements d’alliances, celle-ci n’a plus confiance dans « le système », dont l’Isie fait partie à ses yeux. L’Instance aura donc fort à faire pour convaincre les 2 millions de Tunisiens non inscrits sur les listes électorales de se rendre aux urnes.

>>> À LIRE – Tunisie : la crise à l’Isie fait peser le risque d’un report des élections

•  Mahdia

Né à Tunis, il est originaire de Mahdia, sur la côte est, une petite ville au grand destin puisqu’elle fut la capitale du califat fatimide. Sur Facebook, il rend hommage en photo à son quartier de Borj Erras, un port de pêche chargé d’histoire, aux élégantes maisons blanches. Un célèbre phare surplombe le cimetière où sont inhumés ses parents.

• Criminologie

Depuis 2013, il a repris des études en criminologie. Et termine actuellement son mémoire de master sur les crimes et délits commis pendant les campagnes électorales en Tunisie de 2011 à 2018.

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