Frappes aériennes françaises au Tchad : Macron a obtenu une lettre de Déby avant l’opération
Avant d’accepter d’engager l’aviation française dans des frappes contre les rebelles de l’UFR en territoire tchadien, Emmanuel Macron a sollicité d’Idriss Déby Itno une lettre lui permettant d’avoir « une base légale suffisante » pour mener l’opération.
Avant que, le 3 février, l’aviation française frappe les rebelles de l’Union des forces de la résistance (UFR) dans le nord-est du Tchad, les présidents Idriss Déby Itno (IDI) et Emmanuel Macron avaient échangé plusieurs coups de téléphone.
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Objectif : préparer le passage à l’action des Mirage de l’opération Barkhane, dont IDI avait réclamé l’intervention après avoir appris que les rebelles de Timan Erdimi avançaient en territoire tchadien le long de la frontière avec le Soudan.
Une lettre sollicitant l’aide de la France
Cette lettre nous donne une base légale suffisante [pour agir]
Si Macron n’a pas hésité à soutenir IDI, il a aussi pris ses précautions. Selon nos informations, avant de donner son feu vert à l’opération, le président français a demandé à son homologue de lui adresser une lettre sollicitant l’intervention de la France.
« Cette lettre nous donne une base légale suffisante [pour agir] », précise une source diplomatique française. Celle-ci précise que ce document – « une demande d’intervention ponctuelle, qui s’ajoute au cadre général » – pourra être mis à la disposition des parlementaires français s’ils en font la requête.
Dès décembre 2018, la résurgence des rébellions aux frontières tchadiennes avait été au menu des discussions entre les deux présidents. Lors de sa visite à N’Djamena, Emmanuel Macron avait déjà assuré son pair de son soutien.
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Paris voit en effet dans le Tchad un « partenaire incontournable dans tous les dossiers sécuritaires de la région, qu’ils soient liés au Sahel, à la Centrafrique ou à Boko Haram ».
Nous soutenons nos alliés et nous l’assumons. Il fallait éviter une déstabilisation du Tchad
L’Élysée considère en outre que les actions menées contre les rebelles tchadiens s’inscrivent dans la continuité des efforts déployés dans la crise en Libye, où l’UFR s’est longtemps réfugiée.
« Nous soutenons nos alliés et nous l’assumons. Il fallait éviter une déstabilisation du Tchad. Ce qui n’empêche pas un dialogue exigeant en faveur de réformes politiques dans ce pays », conclut notre source, qui affirme que l’Élysée est « conscient » des « faiblesses » du régime tchadien.
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