Maroc : Platinum Power menacé par le conflit entre Omar Belmamoun et Michael Toporek
Omar Belmamoun, le PDG de Platinum Power, et l’actionnaire américain Michael Toporek se livre une bataille qui met en péril l’avenir de la société marocaine spécialisée dans la production d’électricité d’origine renouvelable.
L’avenir de la société marocaine spécialisée dans la production d’électricité renouvelable Platinum Power n’a jamais été aussi incertain. Les deux principaux actionnaires de ce qui pouvait être une success-story mènent l’un contre l’autre une bataille qui remet en question la réalisation des projets annoncés dans le royaume, mais aussi en Côte d’Ivoire et au Cameroun.
En 2016, Othman Alaoui, alors directeur de l’entreprise, évoquait jusqu’à vingt-cinq projets nécessitant 4 milliards de dollars d’investissement, dont quatre au Maroc représentant plus de 100MW.
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Le PDG, Omar Belmamoun (41,76%du capital) est dans la ligne de mire de l’actionnaire américain, Michael Toporek (43,67 %), fondateur du fonds d’investissement new-yorkais Brookstone Partners, et vice versa.
Tribunal de commerce
Le Marocain estime que son ancien ami entrave le développement du groupe, tandis que son partenaire l’accuse d’avoir adopté une gestion opaque. Créé en 2013, Platinum Power a consommé les trois quarts de son capital et a besoin d’argent frais pour pouvoir continuer l’aventure. Michael Toporek s’y oppose tant qu’Omar Belmamoun restera aux commandes.
Brookstone Partners déclare avoir déjà injecté 15 millions de dollars dans la société sur les 30 millions déjà consommés. Depuis octobre 2018, Platinum Power n’est plus en mesure de payer ses salariés. En juillet, les commissaires aux comptes, constatant des irrégularités, avaient déclenché une procédure d’alerte. En coulisses, Omar Belmamoun et Michael Toporek essaient pour l’heure de rallier à leurs causes les actionnaires minoritaires Mohamed Bouzoubaa (4,64 %), Brahim El Jai (2,70 %) et Sandro Benenati (4,58 %).
Déjà entendu le 5 février, l’homme d’affaires marocain sera à nouveau devant le tribunal de commerce de Casablanca le 19 février, à la demande des juges, qui veulent comprendre la situation de l’entreprise avant de prendre une décision concernant le maintien de son activité. Qu’il semble loin le temps où le PDG répétait avec beaucoup d’orgueil que l’Agence marocaine pour l’énergie durable (Masen) ne tarderait pas à prendre part dans le capital de son groupe !
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