Tunisie : Aya Chebbi, la voix de la jeunesse de l’Union africaine

Nommée émissaire pour la jeunesse de l’Union africaine, la Tunisienne Aya Chebbi, qui se définit comme une « féministe panafricaniste », entend bien faire entendre la voix des jeunes sur le continent.

Aya Chebbi a été nommée émissaire pour la jeunesse de l’Union africaine. © DR

Aya Chebbi a été nommée émissaire pour la jeunesse de l’Union africaine. © DR

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Publié le 20 février 2019 Lecture : 2 minutes.

Avec sa robe et son sac à main bariolés, Aya Chebbi ne passe pas inaperçue dans le hall du siège de l’Union africaine (UA), à Addis-Abeba, où se tient le 32e sommet de l’institution. Et la très dynamique Tunisienne de 31 ans, nommée en novembre émissaire pour la jeunesse de l’UA, compte bien se faire entendre. « On parle toujours de la jeunesse africaine, mais on ne la voit pas pendant ce sommet », soupire-t-elle.

Et de poursuivre : « L’ironie, c’est que les leaders africains ont 66 ans en moyenne, alors que la moyenne d’âge sur le continent est de 25 ans. Quarante-quatre ans d’écart. Ça n’a pas de sens. Pourquoi la jeunesse africaine ne participe pas à la prise de décision sur ce qui l’affecte en premier lieu ? »

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Influence

La militante, qui prit part à la révolution de Jasmin dans son pays en 2011, présente déjà un CV bien fourni : diplômée en relations internationales à l’Institut supérieur des sciences humaines de Tunis, coordinatrice de la jeunesse africaine à la World Peace Initative, membre du Conseil consultatif des jeunes au sein de Civicus, fondatrice et présidente de l’Africa Youth Movement… En 2018, elle intègre logiquement le Top 20 des jeunes Africains les plus influents dans le monde.

La jeunesse est trop souvent perçue comme un problème, une menace potentielle, et non comme une opportunité

Une énergie qu’elle espère communicative : Aya Chebbi appelle à dépasser les discours éculés sur la jeunesse, « trop souvent perçue, déplore-t-elle, comme un problème, une menace potentielle, et non comme une opportunité ».

Son blog personnel, qu’elle anime depuis 2011, a beau se nommer Proudly Tunisian (« Fièrement tunisienne »), la jeune femme se définit comme une « féministe panafricaniste ». Après la chute de Ben Ali, elle a sillonné le continent pour partager l’expérience tunisienne avec des militants, des leaders de mouvements sociaux et des féministes.

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Blacklistée en Égypte

En 2014, lors d’une escale au Caire, elle est interdite d’entrée sur le territoire égyptien et apprend qu’elle y est « blacklistée ». Si le bannissement court toujours, elle n’en salue pas moins l’engagement africain des Égyptiens, qui président aujourd’hui l’UA. « Ils ont mené une stratégie de long terme pour y parvenir. Ils ont fait un gros travail de pédagogie vis-à-vis des opinions arabes pour expliquer ce qu’est cette organisation. »

Aya estime que la zone de libre-échange continentale, défendue ardemment par Le Caire, est une chance pour sa génération. « En améliorant leur intégration continentale, les pays africains peuvent partager les bonnes pratiques, stimuler la formation des jeunes d’un pays à l’autre, ce qui créera des opportunités d’emploi. » Et incitera la relève à cesser de chercher des solutions à leurs problèmes en dehors du continent.

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