Présidentielle au Sénégal : combien pèsent les candidats sur les réseaux sociaux ?
Plus encore qu’en 2012, la présidentielle sénégalaise se joue, aussi, sur Facebook et Twitter.
Présidentielle au Sénégal : un « coup KO » réussi pour Macky Sall
La Commission nationale de recensement des votes a proclamé le jeudi 28 février Macky Sall vainqueur au premier tour de la présidentielle. Le président élu a aussitôt annoncé « tendre la main » à l’opposition, dont ses quatre adversaires avaient renoncé à contester les résultats devant le Conseil constitutionnel.
Hashtags : #Sunu2019, #SunuDebat, #Kebetu, #RepublicainTweeTeam… Papa Ismaïla Dieng (alias @aliamsi), twitto et influenceur digital incontournable au Sénégal, nous aide à décoder l’approche et le style des cinq candidats sur les réseaux sociaux (chiffres au 14 février).
• Macky Sall
DR / Présidence sénégalaise.
Le chef de l’État sortant ne joue évidemment pas dans la même catégorie que ses challengers. Sa page Facebook affiche plus de 415 135 abonnés (et 841 000 followers), et celle de la présidence, plus de 197 600.
Un diptyque que l’on retrouve sur son compte Twitter personnel (@Macky_Sall), qui rassemble 841 000 followers, tandis que celui de la présidence (PR_Senegal) en atteint 157 900.
Depuis quelques années déjà, l’équipe de communication du palais de la République s’est étoffée de community managers (CM) dynamiques et réactifs. « L’approche est avant tout institutionnelle, puisqu’il s’agit des comptes du président de la République : contrairement aux opposants, il n’est pas là pour recruter », analyse Papa Ismaïla Dieng. Sur les réseaux sociaux, Macky Sall n’est pas seul. Son ministre conseiller chargé de la Communication – par ailleurs ancien journaliste, et poète à ses heures –, El Hadj Hamidou Kassé, y est plutôt volubile. Divers militants occupent eux aussi l’espace, leur signe de ralliement est le hashtag #RepublicainTweeTeam.
• Idrissa Seck
Gabriela Barnuevo/AP/SIPA
Sa page officielle sur Facebook (FB) affiche plus de 75 000 likes. Mais son contenu paraît trop relever du culte de la personnalité du leader de la coalition Idy 2019 pour faire rêver au-delà de son fan-club.
« Ses pages sur les réseaux sociaux sont à l’image de l’homme, capable de rester silencieux pendant de longues périodes. Apparemment il n’a guère de stratégie en la matière », analyse Aliamsi (alias Papa Ismaïla Dieng). Les références religieuses sont très présentes sur le mur FB de l’ancien maire de Thiès, qui a toujours cultivé son image de pieux musulman.
Certes, @IdrissaSeck2019 compte 7 240 abonnés. Mais avec seulement 8 tweets entre le 23 août et le 24 janvier derniers, Idrissa Seck ne semble pas envisager Twitter comme un moyen de dynamiser sa campagne.
• Ousmane Sonko
DR / Pastef
Avec plus de 148 000 fans et 154 000 abonnés sur Facebook, Ousmane Sonko surclasse tous ses aînés. Sa page accorde une large place à la vidéo, d’autant que ses meetings de campagne ont été diffusés en direct et que le jeune député dispose d’une chaîne YouTube.
« C’est le plus dynamique des candidats sur les réseaux sociaux », résume Aliamsi. Sur Twitter, où @SonkoOfficiel séduit 19 770 followers, il se montre très disert, opte le plus souvent pour des tweets « punchy » dans lesquels il expose ses positions sur l’actualité de la campagne.
• Issa Sall
SEYLLOU/AFP
Manifestement, le candidat du Parti de l’unité et du rassemblement (PUR) ne mise pas sur les réseaux sociaux pour conquérir les Sénégalais. Sa page Facebook, qui réunit un peu moins de 18 000 fans, ronronnait depuis avril 2018 et n’a commencé à s’animer légèrement que depuis que son parti l’a investi, début décembre. On y trouve son programme, un court clip électoral, quelques photos du candidat en campagne ; rien de très affriolant.
Son fil Twitter, @EiSleChoixPUR, qui s’est lui aussi dynamisé tardivement, recense plus de 3 770 abonnés. L’image renvoyée est plutôt austère et traditionaliste. Ce n’est pas la jeunesse urbaine, vissée à son smartphone, que semble viser le représentant du mouvement Moustarchidine.
• Madické Niang
Sylvain Cherkaoui pour JA
Avec sa page Facebook Madické 2019, qui compte près de 66 000 abonnés, l’ancien ministre d’Abdoulaye Wade a mis le paquet. Ses community managers (CM) postent plusieurs fois par jour photos, vidéos, liens, statuts, et disséminent des visuels reprenant les mesures phares de son programme. Un contenu diversifié, certes classique, mais plus adapté aux réseaux sociaux que celui d’Issa Sall.
En comparaison, son compte Twitter paraît léthargique. Créé en octobre 2018, @madicke2019 compte moins de 4 500 abonnés. Mais, selon Aliamsi, « ses CM sont plutôt réactifs : ils ont été les premiers à réagir lors de la campagne #SunuDébat ».
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