Dix choses à savoir sur Abdelmalek Sellal, directeur de campagne d’Abdelaziz Bouteflika
Comme en 2004, 2009 et 2014, l’ancien Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal, 70 ans, dirigera la campagne présidentielle d’Abdelaziz Bouteflika. On ne change pas une équipe qui gagne…
• Dominos
Ses camarades de l’ENA Alger (1974) se souviennent d’un garçon peu sportif mais redoutable aux dominos, un jeu qui – comme la politique – requiert des qualités de stratège. « Il gagnait souvent, mais pas forcément parce qu’il était bon », glisse un proche, suggérant qu’il lui arrivait de tricher.
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• Wali
À sa sortie de l’ENA, il rejoint la préfectorale et fait le tour du pays : Guelma (Est), Tamanrasset et Adrar (Sud), Arzew, Sidi Bel Abbès et Oran (Ouest), Boumerdès (Nord) et Laghouat (Centre)… En 1989, il est nommé wali (préfet) hors cadre au ministère de l’Intérieur. Durant les années marquées par le terrorisme, il devient un fin connaisseur des questions de sécurité.
• Budapest
De 1996 à 1998, il est ambassadeur en Hongrie. « L’une des périodes les plus heureuses de sa vie », assurent ses amis. En 1998, quand le président Zéroual démissionne, il devient ministre de l’Intérieur et organise le scrutin de 1999, que remporte Abdelaziz Bouteflika.
• Complicité
Membre de tous les gouvernements entre 1999 et 2017, il entretient une grande complicité avec le chef de l’État. « En Conseil des ministres, on les voyait rire et se chuchoter des choses à l’oreille », raconte un ancien collègue. Ceux qui les côtoient assurent que leur confiance mutuelle est totale.
• Numérisation
Durant son passage à la primature (2012-2017), il a lancé le chantier de la numérisation de l’état civil, qui permet aux citoyens de se procurer leur extrait de naissance dans n’importe quelle mairie du pays. Auparavant, il fallait se déplacer jusqu’à celle de son lieu de naissance : une corvée pour l’un des enfants Sellal, né à 2 000 km au sud d’Alger.
• Blagues douteuses
En visite dans le Sud, il suggère publiquement à une journaliste de chercher un époux dans l’assistance, exclusivement masculine. En 2014, en pleine campagne présidentielle, une blague sur les Chaouis – l’une des communautés berbères – déclenche des émeutes dans l’Est.
• Farida
Le prénom de sa femme – l’une des rares épouses de responsables politiques algériens à apparaître en public. En août 2014, le couple a posé aux côtés des Obama à la Maison-Blanche. Amoureuse du Sud algérien, Farida Sellal a créé et préside l’association Sauver l’imzad, du nom de cet instrument de musique ancestral réservé aux femmes.
• Sens de l’écoute
« Pour les projets de loi de finances, il est l’un des rares, pour ne pas dire le seul, à consulter les économistes », raconte un universitaire pourtant catalogué dans l’opposition. En 2015, il installe à la primature une cellule de réflexion, composée de six experts chargés d’élaborer un plan de sortie de crise.
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• Médias
Caricatures, moqueries, accusations de népotisme… À un ami qui s’étonnait de son absence de réaction face aux attaques dont il est la cible, Sellal répondait inlassablement : « Laisse-les dire, laisse-les écrire. » Il se targue de n’avoir jamais exercé de pressions sur la presse.
• Loyauté
Aurait-il pu être candidat à la présidentielle en 2014 ? Nombreux sont ceux qui ont sondé ses intentions. Lui a toujours décliné, indiquant qu’il ne l’envisagerait que le jour où Abdelaziz Bouteflika le lui proposerait et l’assurerait de son soutien.
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