Sénégal – Hôtellerie : luxe, calme et bonnes affaires

Dynamisme économique, stabilité politique, attrait culturel… Dakar ne manque pas d’atouts pour disputer à Abidjan le leadership régional en matière de tourisme haut de gamme.

Le Pullman Teranga, sur la corniche est, à Dakar. © Youri Lenquette pour JA

Le Pullman Teranga, sur la corniche est, à Dakar. © Youri Lenquette pour JA

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Publié le 20 février 2019 Lecture : 3 minutes.

Vue du Radisson Blu de Dakar. © Youri Lenquette/2014.
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Hôtellerie : une pléthore de projets africains

Malgré quelques obstacles ponctuels, le secteur de l’hôtellerie a continué de se développer à vitesse grand V en 2019 sur le continent. Les projets se multiplient et les investisseurs répondent présents, notamment dans le luxe.

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Mövenpick, Hyatt, Sheraton… Les projets de développement, de rénovation et de construction d’hôtels, portés par des opérateurs locaux et internationaux, se multiplient dans la capitale sénégalaise et son agglomération, poursuivant un mouvement amorcé il y a dix ans. Le Mövenpick Hotel Dakar (462 chambres) accueillera ses premiers hôtes en 2022 dans le nouveau pôle urbain de Diamniadio, à l’occasion des premiers Jeux olympiques de la jeunesse organisés sur le continent. Il viendra apporter une saine concurrence au Radisson Hotel Dakar Diamniadio, financé par l’État, qui y a ouvert ses portes l’an dernier.

À l’autre extrémité de l’agglomération, dans l’ouest de la capitale et son très cosy quartier des Almadies, un Sheraton prend forme, sous la houlette de l’homme d’affaires sénégalo-ivoirien Amadou Loum Diagne. Ce dernier est, en outre, l’un des promoteurs du Saraba, le futur village de vacances du Club Med en construction à Nianing, sur le site de l’ex-Club Aldiana, à Mbour, dans la région de Thiès.

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Rénovations

L’opérateur international AccorHotels et le sénégalais Société de gestion hôtelière (Sogeho) vont quant à eux gérer un nouvel établissement à Dakar, sous l’enseigne milieu de gamme Mercure (plus de 200 chambres), dont l’ouverture est prévue en 2020.

La capitale sénégalaise est ainsi en train de remettre à niveau ses infrastructures hôtelières, plutôt vieillissantes ces dernières décennies. Le prestigieux King Fahd Palace (KFP, ex-Méridien-Président), construit en 1991 à l’occasion du premier sommet de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) et aujourd’hui en rénovation, fut pendant longtemps l’unique lieu capable d’abriter de manière convenable des rencontres internationales.

>>> À LIRE – Hôtellerie : à Dakar, le Djoloff se veut éthique et écolo

Il a fallu attendre la tenue d’un autre sommet de l’OCI, en 2008, pour que la capitale opère un salutaire lifting de ses établissements. C’est le cas du Terrou-Bi, cinq-étoiles établi sur la corniche ouest de Dakar, où le groupe de l’homme d’affaires sénégalais Yérim Sow, Teyliom, a par ailleurs construit un Radisson Blu. Un Azalaï, de l’hôtelier malien Mossadeck Bally, y est également en chantier.

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Et le Centre international de conférences Abdou-Diouf (Cicad), inauguré en 2014 dans la ville nouvelle de Diamniadio pour le quinzième sommet de la Francophonie, semble avoir désormais pris le relais du KFP pour l’accueil de rencontres internationales comme la Conférence sur l’émergence africaine, à la fin de janvier, ou le grand rendez-vous annuel sur la paix et la sécurité dans le Sahel.

Montée en puissance du tourisme d’affaire

À la croisée de routes internationales, siège d’organisations sous-régionales et continentales, capitale administrative et économique d’un pays reconnu pour sa stabilité politique, Dakar est naturellement devenue une métropole privilégiée pour l’organisation de congrès et de rencontres professionnelles.

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Toutes les semaines, dans les halls de ses établissements hôteliers, on croise des patrons de multinationales, des hommes et des femmes d’affaires, des diplomates, des politiques, des universitaires, venus prendre part qui à des rendez-vous, qui à un conclave continental ou régional.

Lorsqu’il s’agit d’allier travail et loisirs, Dakar dispose de très solides arguments

Selon les informations du ministère du Tourisme sur les motifs d’entrée dans le pays de la Teranga, les voyageurs d’affaires et ceux qui assistent à des congrès ont représenté 12 % des visiteurs, contre 48,4 % de vacanciers, en 2017 – année où le secteur a contribué à 6,8 % du PIB et généré 485 milliards de F CFA (plus de 739 millions d’euros) de recettes. Les acteurs et spécialistes de ce domaine sont unanimes : le tourisme d’affaires monte en puissance au Sénégal.

« Il faudra cependant plus d’infrastructures hôtelières et des lieux de réunion », estime Daniel Karbownik, directeur général du Pullman Teranga Dakar et cluster general manager d’AccorHotels pour le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Sur ce plan, Abidjan reste en tête. En revanche, il reconnaît que la capitale sénégalaise a une vraie carte à jouer, tant dans l’accueil de congrès et de rencontres de travail que dans celui des séjours « incentives » organisés par les multinationales pour leurs salariés.

« En décembre dernier, toutes les filiales africaines de l’opérateur de téléphonie mobile Orange se sont réunies à Dakar pendant trois jours et demi. Après avoir beaucoup travaillé, ils ont profité d’une demi-journée pour pratiquer la pêche au gros, se promener dans des galeries d’art, visiter l’île de Gorée, le lac Rose, etc. », raconte Daniel Karbownik, qui confirme que, lorsqu’il s’agit d’allier travail et loisirs, Dakar dispose de très solides arguments.

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