Engrais : au Mali, DPA marche sur les plates-bandes du leader Toguna Agro-industries
Seydou Nantoumé, qui domine depuis une dizaine d’années le secteur de la production et de la distribution d’engrais au Mali, doit désormais affronter sur ses terres la concurrence de son compatriote Ibrahima Doucouré.
Au Mali, depuis une dizaine d’années, le secteur de la production et de la distribution d’engrais est dominé par l’entreprise Toguna Agro-industries, créée en 2006 par Seydou Nantoumé et Charles Carrière. Mais, depuis peu, un nouvel acteur vient marcher sur ses plates-bandes : le Malien Ibrahima Doucouré, avec son entreprise Doucouré Partenaire Agro-industries (DPA).
Si les deux patrons sont des autodidactes, Nantoumé a pour lui d’avoir démarré le premier. Depuis 2006, il fait lui-même des mélanges, qu’il peut approvisionner en partie avec le phosphate de la mine de Tilemsi (à l’arrêt depuis deux ans pour raisons de sécurité).
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Avec Toguna, il se targue du titre de « leader de la production d’engrais NPK en Afrique de l’Ouest francophone », distribuant aujourd’hui ses produits au Mali, au Niger, au Burkina Faso, au Sénégal, en Guinée et en Côte d’Ivoire. Il a acheté une troisième usine au Burkina Faso, toujours pas entrée en production, en partenariat avec le local Tropic Agro Chem.
Une victoire qui pourrait être de courte durée
Mais voilà le leader (60 % de parts de marché au Mali) attaqué sur ses terres. DPA, qui exporte également dans la sous-région (Burkina Faso, Guinée, Bénin, Togo, Niger et Côte d’Ivoire), s’est aussi lancé dans la production depuis 2014, avec une usine à Ségou, et a décroché une grande victoire en 2018 : à l’issue de l’un des plus importants appels d’offres de l’année, celui de la Compagnie malienne des textiles, Ibrahima Doucouré et ses partenaires ont remporté la distribution de 100 000 tonnes d’engrais, contre moins de 30 000 t les années précédentes. Un succès obtenu aux dépens de Nantoumé, qui n’a eu droit qu’à 60 000 t, contre 100 000 t un an plus tôt.
Reste que cette victoire pourrait être de courte durée. Selon un spécialiste du secteur, Doucouré aura peut-être du mal à assurer la distribution d’engrais dans le pays et, d’après les termes de l’appel d’offres, si les adjudicataires n’honorent pas cette partie du contrat mois par mois, les quantités non distribuées seront automatiquement réattribuées… aux concurrents qui y sont parvenus.
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