Table Métis, le bar-restaurant afrovégan

La devanture de l’établissement, ses rideaux de wax et l’enseigne, un portrait de Nelson Mandela par l’artiste d’origine sénégalaise Baye-Dam Cissé, laissent imaginer un quelconque restaurant africain de la place parisienne. Pourtant, Table Métis a son originalité : des spécialités véganes, inspirées par les cuisines occidentale et afro-antillaise, ainsi qu’une bonne cave de vins sud-africains.

« Afro Soul × French Touch » promet la carte. L’endroit, des plus chaleureux, conjugue l’aspect rustique d’une simple brasserie parisienne et le design d’une cantine afro plutôt chic. Lumière tamisée et soul des sixties en fond sonore. Les bancs sont recouverts d’un tissu jean décoloré qui fait penser à de l’indigo customisé.

https://www.facebook.com/tablemetis/photos/a.233672210502613/233672177169283/?type=3&theater

Burrito au manioc et acras au niébé

Quinze euros pour un buns de blé et de sésame renfermant du niébé (haricots rouges), de la laitue, des oignons, du poulet et une pointe d’huile de palme. Le tout accompagné de frites de patate douce avec une sauce ketchup au bissap ou mayonnaise (sans œufs bien sûr !). « Ce plat s’accorde parfaitement avec un verre de Badenhorst Secateurs 2012. Il s’agit d’un vin rouge de la région du Swartland », indique le propriétaire des lieux, Sylvain Ajavon.

Restaurateur français de 36 ans, né d’une mère française et d’un père ivoiro-togolais, il a notamment été le directeur du restaurant du night-club Les Bains et manager du bar Compagnie des vins surnaturels, à Paris. La carte de sa Table Métis propose des tapas à partager – parmi lesquels des acras au niébé (entre 5 et 17 euros selon la quantité), un burrito au manioc et des plats à composer à partir de daurade, de poulet rôti, de thieb, d’attiéké ainsi que du mafé ou du yassa en guise de sauce (de 11 à 15 euros). Et bien entendu des desserts à base d’arachide ou de manioc (de 6 à 8 euros).

https://www.facebook.com/tablemetis/photos/a.233675727168928/455116695024829/?type=3&theater

Soirées Afronologie

Tout est ici fait maison. L’ensemble des produits viennent du marché de Rungis ou de quartiers parisiens tels que Stalingrad et Château-Rouge. C’est dire si Table Métis cultive un mélange des genres alléchant. « La France et l’Afrique sont les deux entités qui constituent notre cuisine métisse », explique Ajavon. C’est avec Romuald Métellus, cuisinier haïtien de 33 ans, qu’il s’est associé pour ouvrir l’établissement en septembre 2018. S’il ne souhaite évoquer ni son budget ni ses premiers bénéfices, le maître des lieux assure que son restaurant séduit de plus en plus.

>>> À LIRE – Gastronomie : nos cinq meilleures tables africaines à Paris

D’ailleurs, l’endroit affiche complet lors des soirées Afronologie, au cours desquelles sont proposées, avec une DJette aux platines pour l’ambiance, des dégustations de vins et de liqueurs sud-africains (une trentaine disponibles). Cinq à 9 euros le verre, 15 euros les trois verres au choix ou 30 euros pour tout goûter ! C’est là l’une des attractions gustatives les plus singulières de Table Métis.

Table Métis propose aussi les bières brassées en Afrique, comme La Gazelle et la Flag

Le restaurateur peut compter sur trois distributeurs qui fournissent toutes les trois semaines soixante bouteilles venant de six régions d’Afrique du Sud – dont le Swartland et le Stellenbosch. Mais Table Métis propose aussi les bières brassées en Afrique, comme La Gazelle et la Flag, des cocktails à base de bissap ou de gingembre. À terme, Ajavon voudrait ouvrir plusieurs adresses constituant un « village métis ». « Nous allons aussi aller plus loin dans l’exploration de la gastronomie, dit-il. Pourquoi ne pas proposer les fameux arancinis siciliens à base d’attiéké ? » Pour un prochain passage, il conseille la daurade royale marinée au citron, à déguster avec un verre de Mother Rock White 2016.