Transactions : Edenred parie sur la fin du cash

Après sa participation dans le fonds Partech, le français Edenred, leader mondial des solutions de paiement, s’est associé à Jumia pour profiter de l’essor de la digitalisation.

L’Afrique ne représente en 2018 que 6 % du CA de l’entreprise. © Edenred

L’Afrique ne représente en 2018 que 6 % du CA de l’entreprise. © Edenred

Publié le 27 mars 2019 Lecture : 2 minutes.

Publicité Moov dans une rue de Niamey (Niger) © Vincent Fournier/JA
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Focus monétique : du cash au digital, une transition africaine

Alors que le continent fait figure de pionner dans la digitalisation des paiements, entreprises et États doivent encore relever les défis de la cyber-sécurité et de l’interopérabilité des différents services.

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En janvier, Jumia Travel, le premier portail de réservation d’hôtels en Afrique, a choisi de s’associer au leader mondial des solutions de paiement, le français Edenred (CA 1,38 milliard d’euros en 2018), pour faciliter et sécuriser le paiement de ses 25 000 partenaires hôteliers. L’agence de voyages en ligne pourra désormais les régler grâce à une carte bancaire virtuelle émise par Edenred, préchargée du montant de la réservation. Un moyen de paiement digital à usage unique et instantané : au terme du séjour, l’hôtelier reçoit automatiquement la confirmation de paiement au moment où la transaction s’effectue.

Alternative au virement bancaire

Cette solution se présente comme une alternative au virement bancaire qui présente plusieurs difficultés : il coûte cher, peut prendre plusieurs jours, impose de gérer l’ensemble des codes Iban des prestataires et ne facilite pas la conciliation entre ses flux de facturations et ses flux de paiements. « Avec ce partenariat, Edenred entend étendre ses services de paiement aux entreprises du continent, souligne Vincent Previ, directeur du développement Afrique, notamment auprès de nouveaux acteurs dans les secteurs du voyage et de l’assistance. »

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L’ex-filiale d’Accor est implantée en Afrique depuis 2007 à travers sa filiale marocaine Edenred Maroc, qui commercialise des titres-restaurants et des titres-cadeaux. Depuis 2009, elle a lancé au Mali, au Soudan du Sud, en RD Congo et au Burundi, Agri Edenred, des solutions de paiement pour les intrants agricoles subventionnés.

Selon GSMA, près de deux milliards de dollars ont été déboursés en 2018 sous forme de mobile money par des entreprises, des administrations ou des ONG, en Afrique subsaharienne. Conscient d’un potentiel de marché considérable, Edenred a mis en place début 2018 une équipe spécialisée dans le développement de ses activités sur le continent. « Nous ne voulions pas louper le coche », raconte Vincent Previ, à la tête du dispositif. En incluant l’Amérique du Nord, le Moyen-Orient et l’Asie du Sud-Est, l’Afrique ne représentait en 2018 que 6 % du chiffre d’affaires opérationnel d’Edenred, contre 37 % pour l’Amérique latine.

En Afrique, nous pouvons être moteur de la digitalisation des moyens de paiements

Une première levée de fonds de 125 millions d’euros

« Historiquement, nos solutions sont des alternatives au cash. En Afrique, nous pouvons être moteur de la digitalisation des moyens de paiements », poursuit Vincent Previ. Et s’inspirer de ce qu’il a réussi à faire aux Émirats arabes unis, où Edenred distribue des « cartes salaires » pour permettre aux entreprises de payer leurs salariés non bancarisés, ou au Brésil, où il a lancé des « cartes fret » pour le compte de gros donneurs d’ordre qui ont recours à des camionneurs indépendants.

>>> À LIRE – Mobile money : les consommateurs ivoiriens dénoncent la hausse des taxes sur les transactions

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Pour explorer le marché africain, Edenred a participé à la levée de fonds de 125 millions d’euros engagée par le capital-investisseur Partech Africa – cofondé par l’ancien Monsieur Afrique de Google, Tidjane Deme – et destinée aux start-up actives dans l’économie numérique. Les deux premiers investissements du fonds, dans le nigérian Trade Depot, spécialisé dans les services aux marchands, et le sud-africain Yoco, dans le paiement numérique, ont sonné aux oreilles d’Edenred. Celui-ci compte aujourd’hui 1,7 million de partenaires commerçants, et, l’année dernière, 80 % du montant des transactions gérées par Edenred (28 milliards d’euros) s’effectuaient au format digital.

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