[Tribune] L’école ivoirienne doit revoir sa copie
Pour mettre un terme à la grève des enseignants et améliorer le système scolaire, un diagnostic profond, courageux et consensuel, incluant tous les acteurs de la formation, doit être mené. Le gouvernement doit notamment faire appliquer la pédagogie par l’exemple et remettre de l’éthique dans le système.
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André Silver Konan
Journaliste et éditorialiste ivoirien, collaborateur de Jeune Afrique depuis Abidjan.
Publié le 28 mars 2019 Lecture : 3 minutes.
La déclaration a de quoi étonner. Nous sommes en octobre 2017, dans l’extrême nord de la Côte d’Ivoire. Au micro d’un journaliste de l’Agence ivoirienne de presse (AIP, média officiel), deux inspecteurs de l’enseignement primaire dénoncent, à visage découvert, l’insuffisance de formation de nombreux enseignants. « Nous constatons que certains de nos maîtres ont de sérieuses difficultés de langue et de connaissances. Certains d’entre eux sont incapables de formuler une phrase correcte. D’autres ne connaissent pas l’Abidjanaise [l’hymne national], alors qu’ils sont appelés à l’apprendre aux élèves », s’indignent-ils.
Le constat est sévère. Mais est-il exagéré ? Je ne le crois pas. De fait, en dépit d’avancées indéniables réalisées depuis la fin de la crise postélectorale, en 2011, le système éducatif ivoirien continue d’être le parent pauvre de « l’émergence à l’horizon 2020 » promise par le président Alassane Ouattara.
>>> À LIRE – Grève des enseignants en Côte d’Ivoire : une sortie de crise en vue ?
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