Bénin : de Kutonu à Cotonou, une plongée dans l’histoire pour reconquérir la mémoire

À travers une exposition visible jusqu’en octobre, la Fondation Zinsou invite les Cotonois à (re)conquérir une mémoire partiellement effacée par la parenthèse coloniale.

Carte postale des années vingt. © fondation zinsou

Carte postale des années vingt. © fondation zinsou

MATTHIEU-MILLECAMP_2024

Publié le 7 avril 2019 Lecture : 5 minutes.

Cotonou ne doit pas son nom à l’or blanc qui transite par ses artères et remplit les poches de ses transitaires. Kutonu, c’est « la lagune de la mort », en langue fon. Une terre en marge, un bout du monde marécageux d’où a émergé presque soudainement une ville carrefour, cosmopolite et changeant sans cesse. Mais une cité sans histoire, aussi, celle avec un grand H, dont ses voisines Ouidah et Abomey ont écrit les pages au fil des siècles. Sauf que cette réputation est fausse, et l’exposition « Cotonou(s). Histoire d’une ville “sans histoire” », à découvrir jusqu’en octobre à la Fondation Zinsou, y apporte un démenti cinglant.

Sur un grand écran, une carte évolutive invite le visiteur à suivre, étape par étape, l’expansion de la ville du début du XVIIe siècle à aujourd’hui. Une croissance quasi organique. Les premières cartes, imprécises, sont l’œuvre des esclavagistes européens, qui ratissent alors le littoral pour leur funeste récolte humaine. Dans un espace presque vide, Cotonou se résume à un chapelet de villages éparpillés, occupés par des clans xwlas, toffinus ou sètos qui ont trouvé là un refuge face à l’avancée des guerriers du royaume d’Abomey.

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