VR Capital, le fonds qui veut contraindre le Nigeria à passer à la caisse

La bataille entre l’entreprise pétrolière britannique Process & Industrial Developments (P&ID) et le gouvernement du président Buhari, vieille de plusieurs années, a pris un nouveau tournant ces derniers mois.

Richard Deitz et Muhammadu Buhari. © Montage JA

Richard Deitz et Muhammadu Buhari. © Montage JA

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Publié le 4 avril 2019 Lecture : 1 minute.

Le capital-investisseur américain VR Capital, dirigé par Richard Deitz, est entré au capital de P&ID avec l’objectif de contraindre Abuja à régler une ardoise de 9 milliards de dollars.

L’affaire remonte à 2010, lorsque P&ID signe un accord d’approvisionnement et de traitement du gaz avec le gouvernement nigérian. Ce dernier devait, en principe, construire deux plateformes pétrolières offshore, dont la production devait être traitée par une raffinerie mise en place par P&ID. Toutefois, les plateformes n’ont jamais vu le jour, et le projet a été abandonné par Abuja dans la foulée du décès du président Yar Adu’a, en mai 2010. P&ID, qui revendique 40 millions de dollars investis dans la préparation du projet, réclame une compensation pour les gains non réalisés.

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Procédure arbitrale perdue

Le Nigeria maintient, pour sa part, que l’accord de 2010 n’est pas valide, le ministère du Pétrole n’ayant pas le pouvoir de conclure un tel agrément. Abuja a perdu dans la procédure arbitrale lancée à Londres par P&ID, qui a obtenu une indemnisation de 6 milliards de dollars, avec des pénalités de retard qui ont désormais atteint 3 milliards de dollars.

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En rachetant 25 % de P&ID, VR Capital et le fonds partenaire Lismore Capital Ltd espèrent faire pression sur Abuja pour trouver un accord. Cela en passant par le Congrès américain. Des cabinets de lobbying ont été engagés pour convaincre les parlementaires et l’administration Trump d’intervenir en faveur de P&ID dans ce litige, pour contraindre le Nigeria à revenir à la table des négociations, sous peine de voir les actifs du pays aux États-Unis et en Angleterre saisis par l’entreprise pétrolière.

Ces méthodes ont déjà fonctionné par le passé, notamment contre l’Argentine, dont un navire avait été saisi par ses créanciers, menés par le « fonds vautour » américain Elliott Management…

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