Leïla Shahid : « La culture ne peut surgir que d’une blessure profonde »
Avocate infatigable de la cause palestinienne, Leïla Shahid a (presque) raccroché les gants pour se consacrer à la valorisation du septième art arabe.
Elle ne peut vraiment pas s’en empêcher… Devant un thé à la menthe, sur la terrasse en plein air du restaurant de l’Institut du monde arabe (elle est présidente de la Société des amis de l’IMA), Leïla Shahid fulmine contre Trump, qui vient de reconnaître la souveraineté d’Israël sur le Golan.
Officiellement, elle ne s’occupe plus de politique depuis 2015, année durant laquelle elle a décidé de ne plus être ambassadrice de la Palestine. Mais la marraine du Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient, qui fête cette année son 14e anniversaire, a des colères et des passions tenaces.
Aujourd’hui, je ne veux pas raconter de bobards à mes amis de Palestine, mais leur être utile en valorisant la production culturelle arabe
Jeune Afrique : Pourquoi avez-vous décidé, en 2015, de vous consacrer à des actions culturelles ?
Leïla Shahid : La diplomatie, qu’elle soit palestinienne ou arabe, est inefficace. Pour avoir été déléguée générale de la Palestine auprès de l’Union européenne à Bruxelles, je suis bien placée pour dire que la diplomatie européenne n’est pas meilleure : elle vote des résolutions, mais ne les met pas en pratique ! Et le soutien des États-Unis de Trump au gouvernement israélien a des conséquences désastreuses…
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