Maroc : à Jerada, l’accalmie sociale ne tiendra que si les projets affluent

Le mouvement social qui a secoué la cité minière de Jerada, dans l’est du Maroc, a poussé l’État a remettre cette région au centre des préoccupations, de peur de voir naître un écho au Hirak du Rif. Mais la trêve sociale ne sera durable que si les projets industriels continuent d’affluer.

La cité minière a été le théâtre d’une contestation populaire en 2018. © FADEL SENNA/AFP

La cité minière a été le théâtre d’une contestation populaire en 2018. © FADEL SENNA/AFP

fahhd iraqi

Publié le 26 avril 2019 Lecture : 1 minute.

Des mineurs clandestins ensevelis dans des mines de charbon désaffectées et des protestations populaires qui tournent à l’affrontement avec les autorités… C’est ainsi que naît, en 2018, le Hirak [soulèvement] de Jerada.

La cité minière de l’Oriental devient dès lors une préoccupation pour l’État central, qui redoute un remake du Hirak du Rif ; 900 millions de dirhams (82,7 millions d’euros) sont affectés au développement de la région et devraient permettre la création de 3 600 emplois.

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Signes d’apaisement

Des dizaines de programmes sont lancés, de la remise d’un bus scolaire aux communes les plus défavorisées au renforcement des équipements sociaux de proximité. Sans compter des grands projets lancés dans les secteurs agricole et industriel. L’une des plus grandes fiertés de Mouad Jamaï, wali de l’Oriental, est d’avoir convaincu un opérateur de réaliser son projet d’extension dans la zone industrielle de Jerada, fraîchement sortie de terre.

Manifestation à Jerada, le 3 février 2018. © AP/SIPA

Manifestation à Jerada, le 3 février 2018. © AP/SIPA

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Aliba Sea Food and Processing, spécialisée dans le décorticage des crevettes, y a monté une nouvelle unité avec 1 300 emplois à la clé. « C’est un bon début pour cette zone industrielle où d’autres chantiers vont certainement voir le jour », affirme Mohamed Sabri, directeur du Centre régional d’investissement (CRI).

Jerada compte aussi sur la mise en valeur de 3 000 ha de terres agricoles, dont les travaux hydrauliques sont en cours. Un an après les événements, le calme semble de retour dans la petite localité de l’Oriental.

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« Des signes d’apaisement sont perceptibles, indique une source sécuritaire locale. Même les peines d’emprisonnement contre les personnes arrêtées ont été allégées lors du jugement en appel prononcé le 3 avril dernier. » La trêve ne sera durable qu’à la condition que les projets productifs continuent d’affluer.

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