Face-à-face : histoires de famille entre Slim Othmani et Moncef Othmani

L’oncle et son neveu s’opposent sur l’avenir à donner au Forum des chefs d’entreprise en Algérie. Moncef cherche à le sauver quand son neveu, Slim, réfléchit à la création d’une nouvelle organisation patronale.

Slim Othmani et Moncef Othmani © JA

Slim Othmani et Moncef Othmani © JA

Julien_Clemencot

Publié le 25 avril 2019 Lecture : 2 minutes.

Entre Moncef Othmani et Slim Othmani, l’opposition est totale. Alors que le peuple algérien poursuit ses défilés pour obtenir un changement de régime, l’oncle et le neveu incarnent deux visions du secteur privé aujourd’hui plus que jamais irréconciliables.

Désigner le nouveau patron des patrons

Le premier, PDG de la société Fruital, embouteilleur de Coca-Cola et représentant de Nespresso dans le pays, a pris le 7 avril la direction du Forum des chefs d’entreprise (FCE) après le retrait d’Ali Haddad, aujourd’hui en prison. Sa mission est de conduire le mouvement jusqu’à la désignation d’un nouveau patron des patrons prévue le 22 juin. Sans être un proche de l’ex-président du FCE, cet entrepreneur de l’ancienne génération entend tout faire pour éviter à son syndicat, qui revendique 4 000 membres, de sombrer.

Les dirigeants de l’organisation patronale sont accusés d’avoir profité de leur proximité avec l’entourage présidentiel pour favoriser leurs affaires

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Les dirigeants de l’organisation patronale – la seule sur les quatre que compte le pays à avoir pu faire entendre sa voix quand elle était dirigée par Haddad – sont accusés d’avoir profité de leur proximité avec l’entourage présidentiel pour favoriser leurs affaires. Pour Slim Othmani, PDG du fabricant de boissons NCA Rouiba, dont le siège rouibéen est voisin de celui de Fruital, le FCE a perdu toute crédibilité en se laissant instrumentaliser par l’entourage de l’ex-président.

Les privés algériens ont besoin pour porter leurs préoccupations d’une voix au fait des enjeux économiques, responsable, capable d’incarner une vision et d’être crédible

Connu pour son franc-parler, l’homme d’affaires avait claqué la porte du syndicat en mars 2014, après que l’organisation, alors dirigée par l’ancien ministre Réda Hamiani, eut apporté son soutien à la candidature d’Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat. Depuis, il a continué à alimenter le débat au travers du Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise (Care), qu’il a fondé en 2003. S’il n’entend pas transformer son think tank en syndicat, Slim Othmani réfléchit néanmoins à l’opportunité de créer une nouvelle organisation patronale. Les privés algériens ont besoin pour porter leurs préoccupations d’une voix au fait des enjeux économiques, responsable, capable d’incarner une vision et d’être crédible, plaide-t-il.

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