[Édito] D’Alger à Khartoum, des méthodes et des erreurs stratégiques identiques

Abdelaziz Bouteflika et Omar el-Béchir ont quitté la scène politique presque en même temps, sous la pression de leurs opinions publiques respectives. Ils ont cependant commis les mêmes erreurs stratégiques, qui les condamnaient à mal finir.

Des manifestants dans la capitale soudanaise Khartoum, vendredi 12 avril 2019. © Anonymous/AP/SIPA

Des manifestants dans la capitale soudanaise Khartoum, vendredi 12 avril 2019. © Anonymous/AP/SIPA

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Publié le 24 avril 2019 Lecture : 5 minutes.

Quelque peu oublié aujourd’hui, Raymond Aron est un normalien français qui a marqué son époque. Il était considéré comme l’un des plus grands analystes politiques du XXe siècle, une sorte de Kissinger français. Vers la fin de sa vie, en 1981, il a écrit : « Les révolutions coûtent très cher et finalement causent plus de mal que de bien ; rares sont les circonstances où la violence révolutionnaire guérit les maux qu’elle veut guérir. »

Relisant cette assertion, je me suis demandé si les soulèvements populaires qui secouent depuis près de trois mois l’Algérie et le Soudan pouvaient être qualifiés de révolutions. Et s’ils vont « guérir les maux qu’ils veulent guérir ». L’Algérie et le Soudan sont-ils en train de vivre, à leur tour, le Printemps arabe, qui avait débuté en Tunisie à la fin de 2010 ? Si oui, ce « printemps » sera-t-il aussi bénéfique que nous l’espérons ?

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