Littérature : « L’Éducation occidentale », plongée dans les entrailles de la terreur au Nigeria

Avec « L’Éducation occidentale », le romancier français Boris Le Roy s’invite dans les pensées d’une enquêtrice dépêchée sur les lieux d’un attentat terroriste à Abuja.

Après un attentat sur le marché de Kuje, à Abuja, le 3 octobre 2015. © Afolabi Sotunde/REUTERS

Après un attentat sur le marché de Kuje, à Abuja, le 3 octobre 2015. © Afolabi Sotunde/REUTERS

Publié le 13 mai 2019 Lecture : 3 minutes.

Jour de marché à Abuja. Dans la touffeur moite d’une matinée d’octobre, une déflagration retentit, souffle les étals et déchiquette les corps. Boko Haram vient de frapper. Ona, de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, fraîchement dépêchée dans la capitale nigériane pour épauler la police scientifique locale, est appelée sur les lieux. Dans l’amas de viscères et de chairs, la jeune femme procède, calme, imperturbable, au minutieux relevé des indices.

Dans son esprit comme sur son carnet, tout paraît fluide et sous contrôle. L’enquêtrice semble porter sur cette scène d’horreur un regard dénué d’émotion. Jusqu’à ce que, parmi les membres éparpillés, surgisse, sur une tête arrachée à son tronc, le visage de son chauffeur disparu quelques jours plus tôt. Autour d’elle, l’atmosphère devient irrespirable, en raison de la présence supposée d’un kamikaze.

Bien s’informer, mieux décider

Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles

Image
Découvrez nos abonnements
la suite après cette publicité