Corruption en Guinée : pour en finir avec les mauvaises habitudes
Si les progrès sont réels, la corruption reste endémique. Le gouvernement entend intensifier la lutte contre ce fléau jusqu’à la fin du quinquennat. Et le fait savoir.
Guinée : l’année de tous les paris
Malgré un niveau de croissance sans précédent, les attentes sociales restent nombreuses. Mais à l’approche des législatives, et surtout, de la présidentielle de 2020, la passion politique prend le pas sur la raison économique.
Route nationale 1, entre Conakry et Kindia. Le taxi roule à allure normale. Tous les 10 km, il doit cependant s’arrêter pour un contrôle de police. Tantôt pour écoper d’une amende pour un rétroviseur mal vissé, tantôt pour entendre le sempiternel : « Vous n’auriez pas 10 000 francs [guinéens, soit un peu moins de 1 euro] pour payer le carburant ? » Une question qui n’en est pas une et que beaucoup de policiers guinéens, sans doute pas assez payés, lancent aux automobilistes pour leur soutirer un peu d’argent. Las, les conducteurs s’exécutent sans broncher.
Celui qui a choisi d’accélérer, avant d’être rapidement rattrapé par un motard, doit payer sur-le-champ une contravention de 100 000 francs (9,60 euros) et risque un retrait de permis. « Qu’est-ce qu’un pays où l’autorité ne se fait pas respecter ? », rétorque avec raison le policier au contrevenant qui tente de discuter, pour finalement payer et reprendre le volant en maugréant. Il savait que s’il s’arrêtait, quoi qu’il ait fait ou quoi qu’il n’ait pas fait, il allait encore payer.
Cette petite anecdote, où chacun choisira son héros, résume un phénomène qui ne cesse de ronger la société guinéenne : la corruption. Avec, en effet boomerang, l’incivilité des Guinéens et leur manque de considération à l’égard des autorités et de l’État.
Bien s’informer, mieux décider
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