Algérie : la révolution dans une impasse ?

Le mouvement de contestation populaire ne faiblit pas mais peine à faire émerger des représentants, tandis que le chef d’état-major de l’armée est à la manœuvre pour tenter de garder la main.

Une manifestante à Alger, le 3 mai. © Anis Belghoul/AP/SIPA

Une manifestante à Alger, le 3 mai. © Anis Belghoul/AP/SIPA

FARID-ALILAT_2024

Publié le 14 mai 2019 Lecture : 7 minutes.

C’est un mot qui pourrait un jour entrer dans le dictionnaire : « vendredire ». Verbe intransitif, il désigne l’action de manifester pacifiquement et joyeusement un vendredi pour exiger la fin d’un régime politique. Il a été créé – évidemment ! – par les Algériens, qui ont obtenu, en « vendredisant » semaine après semaine, la démission du président Abdelaziz Bouteflika.

Au douzième vendredi de protestation, l’immense mouvement populaire ne montre aucun signe de faiblesse. Démentis, ceux qui pensaient que l’usure, l’essoufflement, la lassitude ou le mois de ramadan y mettraient fin. Les manifestants ne désarment pas et déclinent les mêmes revendications : la fin du système, le départ du chef de l’État par intérim, Abdelkader Bensalah, la démission du gouvernement de Noureddine Bédoui ainsi que le rejet de l’élection présidentielle prévue le 4 juillet. La nouvelle démonstration de force du vendredi 10 mai en dit long sur la détermination des Algériens à reprendre en main leur destin. Et met aussi en lumière l’impasse politique dans laquelle le pays s’est engagé.

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