Libye – Abdulhadi Lahouij, ministre des Affaires étrangères pro-Haftar : « Nous voulons un État civil »

Le maréchal Khalifa Haftar, dont l’offensive sur Tripoli se poursuit, nourrit-il des ambitions autoritaires, comme l’en accusent ses adversaires ? Réponse du ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Tobrouk.

Abdulhadi Lahouij, le ministre des Affaires étrangères du maréchal Haftar, à son hôtel parisien, le 8 mai. © Vincent Fournier/JA

Abdulhadi Lahouij, le ministre des Affaires étrangères du maréchal Haftar, à son hôtel parisien, le 8 mai. © Vincent Fournier/JA

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Publié le 22 mai 2019 Lecture : 8 minutes.

Chassé-croisé. Alors que le Premier ministre libyen, Fayez al-Sarraj, quittait Paris le 8 mai, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement rival de l’Est atterrissait dans la capitale française. « La France est un pays important pour nous », confie Abdulhadi Lahouij alors que les combats se poursuivent à Tripoli après l’offensive lancée par Khalifa Haftar au début d’avril. Objectif de la visite, dans la foulée de la réception de Sarraj à l’Élysée : plaider la cause du maréchal, qui peut déjà compter sur d’importants ­soutiens en France. En des termes plus diplomatiques : « Apporter notre point de vue sur une solution en Libye. » Entretien.

Jeune Afrique : Votre gouvernement n’est pas reconnu par la communauté internationale. En quoi serait-il plus légitime que celui de Tripoli, reconnu par l’ONU ?

Abdulhadi Lahouij : D’abord nous avons étendu notre souveraineté sur 90 % du territoire libyen. Avant même les combats à Tripoli, nous contrôlions la majeure partie du pays. Nous assurons les services éducatifs, sécuritaires, judiciaires. Nous n’avons pas de milices, les prisons sont ouvertes aux visites de la Croix-Rouge. Nous sommes un gouvernement issu de la volonté des Libyens. Nous n’avons pas été parachutés, la communauté internationale doit nous écouter. Et nous n’avons aucun complexe : comme tous les gouvernements du monde, nous sommes reconnus par le Parlement [la Chambre des représentants].

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