Corruption en Algérie : Chakib Khelil, l’insaisissable

Chakib Khelil, qui fut ministre de l’Énergie de 1999 à 2010, a échappé in extremis à une interpellation.

L’ancien ministre algérien de l’Énergie. © Chris Ratcliffe/Bloomberg/Getty

L’ancien ministre algérien de l’Énergie. © Chris Ratcliffe/Bloomberg/Getty

Publié le 20 mai 2019 Lecture : 1 minute.

La sécurité intérieure, qui a depuis appréhendé des hauts cadres de l’État, en avait reçu l’ordre en avril. Khelil aurait dû être mis aux arrêts dans le cadre de trois affaires de corruption présumées : Sonatrach 1, Sonatrach 2 et Brown & Root Condor, du nom de cette coentreprise algéro-américaine éclaboussée par un scandale de surfacturations et dissoute dans des conditions opaques en 2007.

Prévenu que son arrestation était imminente, Chakib Khelil s’est éclipsé à Oran puis est reparti aux États-Unis, où il possède des biens et où sa femme ainsi que ses deux enfants ont le statut de résident.

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Toujours dans le collimateur de la justice algérienne

Bien qu’exfiltré, cet ami d’enfance d’Abdelaziz Bouteflika reste dans le collimateur de la justice algérienne. Le 24 avril, la Cour suprême a annoncé avoir reçu deux « dossiers de poursuites » à son encontre, portant sur une « infraction à la législation et à la réglementation des changes et des mouvements de capitaux de et vers l’étranger » et sur « la conclusion de deux contrats par la compagnie Sonatrach avec deux entreprises étrangères en infraction à la loi ».

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C’est la seconde fois que Chakib Khelil passe entre les mailles du filet. En mars 2013, averti qu’il était sur le point d’être arrêté, il était déjà parvenu à fuir aux États-Unis. Le 12 août suivant, la justice algérienne avait lancé un mandat d’arrêt international contre lui, avant de le mettre en examen. À son retour au pays, en 2016, la protection de Bouteflika lui avait valu d’être blanchi. Pourrait-il aujourd’hui être extradé si Alger le demandait à Washington ? Khelil ne possède qu’une green card (carte de résident), délivrée en 2015. Et, contrairement aux rumeurs, il n’a jamais été l’homme du lobby pétrolier américain.

Ironie du sort, Belkacem Zeghmati a été nommé, ce 16 mai, procureur général près la cour d’Alger. À l’origine du mandat d’arrêt contre Khelil, il avait été limogé de ce même poste en septembre 2015…

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