Menace jihadiste : les parcs nationaux, un vivier d’otages

L’enlèvement des touristes français dans le parc de la Pendjari n’est pas une première en Afrique. L’Ouganda et la RDC ont, notamment, été touchés par ce phénomène dont les conséquences économiques sont lourdes.

Le parc national de la Pendjari, dans le nord du Bénin, le 11 janvier 2018. © STEFAN HEUNIS/AFP

Le parc national de la Pendjari, dans le nord du Bénin, le 11 janvier 2018. © STEFAN HEUNIS/AFP

Publié le 20 mai 2019 Lecture : 1 minute.

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Le 1er mai, au Bénin, c’est encore une fois dans un parc national que des touristes ont été enlevés. Difficile de ne pas faire le lien avec d’autres kidnappings survenus ces dernières années dans le Queen Elizabeth Park, en Ouganda, dans le parc des Virunga, en RD Congo, ou dans celui de Waza, au Cameroun. Une très mauvaise publicité pour ces importantes sources de revenus touristiques pour les pays concernés.

« Les parcs nationaux sont des terrains de prédilection pour les groupes armés, confirme William Assanvo, chercheur au bureau d’Abidjan de l’Institute for Security Studies. Ce sont souvent des zones transfrontalières, comme dans le cas des otages français, qui étaient dans une région limitrophe entre le Burkina Faso, le Bénin et le Niger, avec les parcs du W, d’Arly et de la Pendjari. Ce sont aussi des espaces vastes, avec une végétation assez dense, des pistes bien connues des contrebandiers. On peut y trouver de l’eau et de la nourriture, et donc y établir des lieux de vie, mais aussi des bases d’entraînement par exemple. »

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Faut-il en conclure que les parcs nationaux abritent une véritable industrie du kidnapping, comme on l’entend parfois dire, en particulier de ceux de la région congolaise du Kivu, où l’on recensait, en 2017 et en 2018, 132 groupes armés actifs et 164 kidnappings ? William Assanvo ne le pense pas : « Depuis les enlèvements dans celui de Waza en 2013, les touristes ne fréquentent presque plus les parcs dans ces régions. L’affaire du Bénin est un peu une surprise, c’est peut-être un groupe criminel qui a enlevé les Français avant de les vendre à des jihadistes. La vraie menace, actuellement, c’est l’infiltration de groupes liés à Boko Haram depuis le Nigeria. Ça, c’est quelque chose dont on entend parler dans l’est du Burkina Faso. »

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