Mines : le sud-africain DRDGold marche sur l’or

La compagnie sud-africaine DRDGold a déserté les mines souterraines pour exploiter des résidus de surface. Et s’est rapprochée du grand producteur Sibanye-Stillwater.

Jusqu’au rachat de Far West, c’est le site d’Ergo qui constituait le cSur de ses ressources. © Waldo Swiegers/Bloomberg/Getty Images

Jusqu’au rachat de Far West, c’est le site d’Ergo qui constituait le cSur de ses ressources. © Waldo Swiegers/Bloomberg/Getty Images

Publié le 12 juillet 2019 Lecture : 2 minutes.

Avec une histoire remontant à la fin du XIXe siècle, quand la ruée vers l’or fit sortir Johannesburg de terre, DRDGold reste la plus ancienne entreprise cotée à la Bourse de la ville sud-africaine. Ayant doublé ses réserves et accueilli un nouvel actionnaire, elle est aujourd’hui à un tournant de son existence.

Compagnie minière classique à l’origine, la société, qui emploie 900 salariés et quelque 1 400 contractuels, s’est depuis spécialisée dans la récupération de résidus d’or déposés en surface après l’exploitation de gisements par d’autres entreprises. L’or y étant présent à faible dose, le travail de récupération est vorace en temps et en énergie, et demande une forte expertise, rendant l’activité coûteuse.

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Des réserves augmentées de 90 % grâce au rachat de Far West Gold Recoveries

En 2018, avec 173 millions de dollars de chiffre d’affaires, la société a seulement dégagé 450 000 dollars de bénéfices – une baisse de moitié par rapport à l’année précédente, pour partie due aux coupures de courant, fréquentes au pays d’Eskom. Mais une acquisition d’importance pourrait lui ouvrir un avenir plus radieux. En juillet 2018, la compagnie a racheté Far West Gold Recoveries, un site à l’ouest de Johannesburg détenu par le géant minier Sibanye-Stillwater. Cela a augmenté ses réserves d’or de 90 % – à 170 tonnes – et devrait, à terme, au moins doubler son chiffre d’affaires.

La société peut désormais survivre même si le prix du métal jaune vient à baisser

Pour Maria Rosa Gobitz, analyste chez Wood Mackenzie, « l’actif principal de DRD était jusque-là Ergo, un site très onéreux à exploiter ». Far West devrait être plus rentable, la teneur en or y étant deux fois plus élevée. « La société peut désormais survivre même si le prix du métal jaune vient à baisser. C’était l’une des craintes majeures pour DRD il y a encore un an », note Leon Esterhuizen, analyste minier pour la banque sud-africaine Nedbank.

Les réserves d’Ergo se tariront sans doute ces dix prochaines années, juge Maria Rosa Gobitz. Mais l’acquisition de 2018 change la donne. « Dans la région du West Rand [où se situe Far West], il y a assez de résidus miniers pour occuper DRD pendant encore cinquante ans », estime Leon Esterhuizen.

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Des générateurs contre les délestages

L’entreprise pourrait aussi se lancer dans le platine en profitant des liens avec son nouvel actionnaire, Sibanye-Stillwater. La reprise de Far West s’est en effet effectuée contre 38 % du capital de DRD, sous forme d’actions nouvelles. De plus, Sibanye-Stillwater a l’option d’augmenter sa part jusqu’à 50,1 % dans les deux ans. Une opération lancée par Niel Pretorius, le patron de DRD. Ses conditions sont jugées sévèrement par certains analystes, Sibanye ayant bénéficié d’une décote de 10 % par rapport au prix du marché. « Je n’avais jamais vu une société se vendre au rabais comme cela. Cet accord n’est pas satisfaisant », s’insurge Leon Esterhuizen.

Quoi qu’il en soit, le groupe a d’autres préoccupations, très terre à terre. Devant les délestages incessants d’Eskom, DRD a multiplié les générateurs pour réduire l’impact des coupures de courant. Malgré cela, il continue de subir des pertes d’activité. Niel Pretorius l’avait indiqué en début d’année : « Nous devons produire vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept. Toute interruption se répercute sur nos résultats. »

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